HMR : Des actionnaires petits mais agressifs24/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1641.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

HMR : Des actionnaires petits mais agressifs

Le 15 décembre se tenait à l'Arche de La Défense l'assemblée des actionnaires qui devait constituer le groupe pharmaceutique Aventis, résultat de la fusion de HMR et de Rhône-Poulenc. Dans la corbeille de mariage, pour les travailleurs : la suppression de plus de la moitié des sites et de 12 000 emplois dans le monde.

En particulier le site HMR (ex-Roussel-Uclaf) de Romainville en Seine-Saint-Denis est mis en vente et les salariés sont inquiets pour leur avenir. C'est pourquoi un certain nombre d'entre eux sont allés ce jour-là manifester et réclamer le maintien de tous les emplois et de tous les sites. Ils en ont entendu de belles, de la part de ces actionnaires à qui leur âge, souvent vénérable, n'avait rien enlevé de leur agressivité. Qu'on en juge par leurs propos :

" Vous nous empêchez de rentrer. Vous êtes des fascistes. Vous devriez être à l'usine, à travailler. Si je pouvais, je vous licencierais. J'ai fait la guerre, moi, Monsieur. On s'en fout de vos problèmes. Vous serez virés de toute façon. J'ai travaillé à 14 ans. Je suis autodidacte et je n'ai jamais fait grève. Vous devriez prendre des cours d'économie, au moins vous seriez moins bêtes. Mais voyons, c'est la mondialisation, vous ne pouvez rien y faire. Et si on retirait notre argent, que feriez-vous ? "

Un autre, plus politique : " Cocos, anarcho-syndicalistes, employés municipaux, racaille du 93 ! " Un autre encore, complètement hors de lui : " Vous savez ce que vous êtes, Monsieur ? Vous savez ce que vous êtes ? Vous êtes un, un, un fonctionnaire. Oui, Monsieur, voilà ce que vous êtes, un fonctionnaire ! "

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