France Télécom : Le personnel contre les 35h Aubry-Bon (*)24/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1641.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom : Le personnel contre les 35h Aubry-Bon (*)

Le mardi 14 décembre dernier, le personnel de France Télécom était appelé à faire grève contre le projet de la direction sur les 35 heures. Elle a été suivie par environ 50 % du personnel.

Ce projet sur les 35 heures est, comme ailleurs, basé sur l'annualisation du temps de travail (puisque le personnel continuerait à faire les horaires actuels avec des congés de récupération loin du compte si on accepte cette base de calcul puisque la direction donnait 11 jours de récup. au lieu de 21 pour un horaire de 38 heures), et sur la flexibilité des horaires (puisque la nouvelle plage horaire est prévue de 8 heures à 20 heures du lundi au samedi avec possibilité d'extension en cas de besoin...).

Quant aux créations d'emplois, le solde entre les départs et les nouveaux arrivants (avec des contrats plus ou moins précaires en CDD sans aucune autre promesse d'embauche que s'ils sont embauchés dans des emplois dits " pérennes "...) est de moins 18 000 emplois d'ici la fin 2002.

Parallèlement, dans les différents services, les réorganisations se succèdent les unes aux autres, avec changement de lieu de travail et souvent changement d'horaires, sans parler à chaque fois de la diminution d'effectifs ou de l'augmentation de la charge de travail avec de plus en plus de machines à superviser, ou avec des pressions permanentes sur les agents pour qu'ils augmentent les cadences comme dans les centres d'appels.

Du coup, cette grève a été plus suivie que les précédentes sur la même question. La direction a dû annoncer 35,8 % de grévistes contre 29 % le 30 mars dernier, avec bien entendu des chiffres toujours aussi fantaisistes qui font entrer dans le " personnel actif ", les agents en congé de fin de carrière, c'est-à-dire en préretraite ! Cela illustre le ras-le-bol du personnel.

Le lundi 20 décembre, la direction générale recevait à nouveau les syndicats pour communiquer ses propositions : en gros deux jours de plus de repos par an, ce qui est loin du compte mais surtout ce qui ne répond pas à la question simple : 39 heures - 35 heures = -4 heures par semaine et pas autre chose !

Quant aux promesses de deux cent nouveaux contrats du type insertion à l'emploi ou apprentissage, ils sont loin de compenser le remplacement des 18 000 départs prévus, sans compter que ce sont des emplois moins payés. Tout bénéfice pour France Télécom.

(*) Bon n'est pas un signe de satisfaction du personnel, mais le nom du PDG de France Télécom.

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