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- Lutte ouvrière n°1641
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De Carbon - Delphi (Andé - 27) : Les travailleurs sont décidés à ne pas se laisser faire
Avant les vacances, il était prévisible que la direction de Delphi préparait un mauvais coup à l'usine des amortisseurs De Carbon. Et officiellement, à la rentrée, elle annonça qu'elle comptait réduire de moitié la surface de l'usine, prétextant la perte de marchés. Jusqu'à fin novembre, la direction a néanmoins laissé planer le doute sur une reprise possible de ces marchés.
Et puis soudainement, elle a annoncé le licenciement de 250 travailleurs sur les 500 que compte l'usine. La réaction a été vive : débrayages, assemblées générales, actions spectaculaires hors et dans l'usine se sont succédé, l'entreprise restant paralysée plusieurs jours de suite par l'arrêt du travail dans les ateliers.
La direction a alors procédé au classique chantage : soit c'est l'acceptation des licenciements, soit c'est le dépôt de bilan en février 2000.
Mais les travailleurs de De Carbon, pas dupes, ont décidé d'aller s'adresser aux travailleurs des autres sites du groupe. C'est ainsi que le 20 décembre, plus de 300 d'entre eux envahissaient l'usine Delphi de Villeron (Val d'Oise) où nous sommes encore actuellement plus de 700.
C'est sous l'oeil des gendarmes que nos camarades ont réussi à insister quelque peu jusqu'à ce que les grilles de l'usine cèdent, la direction préférant de son côté se barricader dans son bureau gardé par deux vigiles musclés.
L'équipe du matin à Villeron s'est aussitôt mise en grève jusqu'à l'arrivée de celle d'après-midi qui s'est également jointe au mouvement.
Les chefs se sont faits tout petits, les oeufs volaient bas et l'un s'est fait copieusement décorer ! Sous les fenêtres de la direction, un immense brasier s'est alimenté de tout ce qui tombait sous la main des ouvriers...
Finalement, la direction a reçu les délégués des grévistes en réaffirmant son impuissance devant les difficultés économiques. Mais si De Carbon a perdu des marchés, les profits du groupe Delphi, en France et dans le monde, sont considérables. La firme vient de le prouver en rachetant il y a quelques semaines l'usine Lucas-Diesel.
A Villeron, notre emploi est aussi menacé puisque la direction a annoncé un nouveau plan social menaçant 147 travailleurs.
En nous mettant massivement en grève, nous avons en tout cas donné un premier avertissement à la direction que nous défendrons nos emplois résolument, comme le font actuellement nos camarades de De Carbon.