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Hôpitaux (Ile-de-France) : Le mécontentement est toujours vivace
La semaine avant Noël a encore été marquée par des mouvements dans les hôpitaux, contre les manques d'effectifs.
Le rassemblement du 17 décembre, devant le siège de l'Assistance Publique à Paris, a regroupé 4 000 manifestants, soit plus du double de celui de la semaine précédente. Une trentaine d'hôpitaux de l'AP étaient venus, les uns à quelques dizaines, d'autres à plus d'une centaine comme Robert-Debré, Saint-Antoine, Bichat, voire à 200 ou 300 comme Saint- Louis, Necker, Lariboisière, la Pitié-Salpêtrière. Les participants se retrouvaient, blouses blanches, bleus de travail et casquettes de cuisiniers confondus. Les slogans et des prises de parole étaient dynamiques, réclamant des moyens, de l'embauche, notamment des CDD.
Ce jour-là, le budget de l'AP n'a pas été voté par le conseil d'administration présidé par Tibéri. Pas plus que les cinq millions annoncés la semaine précédente par Martine Aubry, le refus de vote hypocrite du maire de Paris (qui a voté sans état d'âme les années précédentes les économies et les restructurations prévues par le plan Juppé et appliquées par le gouvernement Jospin) n'ont pas ému les personnels hospitaliers.
Malgré l'approche des fêtes de fin d'année, une manifestation cette fois de l'ensemble des hôpitaux de l'Ile-de-France était convoquée le mardi 21 pour aller au ministère de la Santé, pour les mêmes revendications. Et c'est un cortège d'un peu moins de 2000 personnes qui a défilé depuis la gare Montparnasse. Il y avait bien sûr des hôpitaux de l'AP, mais aussi quelques-uns de banlieue et de psychiatrie (Sainte-Anne, Ville-Evrard, Villejuif), qui reprenaient eux aussi les slogans : " A l'hôpital, y'a trop de travail, à l'extérieur, y'a trop de chômeurs, embauchez les chômeurs ! ". Arrivés devant le ministère de la Santé, les manifestants ont réclamé l'embauche des CDD et de l'argent pour la Santé sur des airs de salsa : en dépit du froid, l'ambiance était chaude !
A l'intérieur même des hôpitaux, l'agitation continue. Les pionniers de la grève tiennent bon. A Saint-Antoine, après que le service des Urgences a obtenu presque ce qu'il demandait, notamment 29 postes promis, la grève continue de façon minoritaire dans les autres services " puisque d'autres hôpitaux s'y sont mis ". A Saint-Louis, la grève reste massive avec la participation de l'encadrement, les AG réunissant 150 personnes. Celle du lundi 20 a revoté la grève. A Evry (Essonne), la grève dure depuis cinq semaines mais, malgré la fatigue, les grévistes continuent à réclamer 150 postes perdus et ne se satisfont pas d'une proposition de 60 embauches de soignants.
D'autres hôpitaux, entrés en mouvement pour la journée du 9 décembre, ont connu ensuite une semaine de mobilisation pour la journée du 17 décembre. A Robert-Debré, des AG se sont tenues tous les jours. A Lariboisière, le soutien actif de plusieurs médecins et de surveillantes facilite la grève et 200 personnes se réunissent en AG. Les grévistes disent vouloir continuer au-delà des fêtes. A la Pitié-Salpêtrière aussi, l'hôpital était déclaré " en grève " toute la semaine précédant le 17, avec des réalités variables selon les services. A Beaujon, le mouvement a démarré le 17 et deux services se sont mis en grève depuis. A Necker, jeudi 16 décembre, en AG, la grève a été votée à partir du 17 jusqu'au 21 décembre.
Pour l'instant, c'est surtout l'intersyndicale de l'AP qui organise le mouvement et établit les contacts inter-hôpitaux. Des AG sont prévues début janvier ainsi qu'une manifestation régionale jeudi 13 janvier de Denfert-Rochereau au ministère d'Aubry.
A travers les actions déjà menées, l'idée qu'il est légitime de ne plus vouloir travailler en sous-effectifs s'est renforcée. Il y en a marre de la flexibilité et des changements de services imposés. Il faut se serrer les coudes pour dire " non ! ", agir ensemble pour faire pression le plus fort possible pour exiger de l'embauche.