ELM - Leblanc (Drancy - 93) : Le bilan de six mois de lutte24/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1641.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ELM - Leblanc (Drancy - 93) : Le bilan de six mois de lutte

A l'issue de la réunion du CE extraordinaire le jeudi 2 décembre, la direction a diffusé au personnel un modèle de lettre de demande volontaire de départ en licenciement économique.

Parler de volontaires, quand c'est la direction du groupe Bosch, qui possède ELM-Leblanc, qui a décidé de se débarrasser d'un tiers des ouvriers de l'usine, c'est un peu osé. Depuis la première annonce du plan de licenciements, au mois de mai dernier, manifestations et réunions se sont succédé dans l'entreprise.

Les " volontaires " ont donc été seulement ceux qui, tout compte fait, et notamment vu les indemnités complémentaires que nous avions obtenues lorsque nous avions bloqué le directeur (15 000 F par année d'ancienneté) ont considéré que partir était pour eux le moindre mal. D'autant que beaucoup d'ouvriers craignent qu'il y ait un nouveau plan social l'an prochain moins favorable que celui-là.

Quant à l'accord sur les 35 heures que la direction n'avait pas réussi à faire signer par les syndicats avant la fin des discussions sur le plan de licenciements, il l'a été finalement par la CFDT, FO et la CFTC, après que la direction eut porté à 70 le nombre d'emplois dits " sauvés " contre 45 à 50 dans son projet initial sur un total de 367 licenciements annoncés. La CGT a maintenu son refus de signer un accord qui comporte la flexibilité et une clause de blocage des salaires pendant deux ans.

Depuis cette réunion du 2 décembre, dans les deux parties de l'usine, situées respectivement à Bobigny et à Drancy, plus personne ou presque n'a travaillé. Et mercredi 15 décembre au matin, une assemblée générale a réuni à nouveau pratiquement tout le monde avant la réunion mensuelle du CE. Nous avons à nouveau envahi la salle du CE pour demander des comptes à la direction.

Celle-ci qui avait déjà fait savoir qu'elle avait reçu plus de 150 lettres de départ, annonça officiellement que le lendemain elle convoquerait un par un les ouvriers de production pour leur annoncer les licenciements les concernant. Sur les 297 licenciements décidés (les 367 annoncés initialement moins les 70 emplois conservés au nom de la loi Aubry), il y a un peu plus de 100 départs en FNE et une vingtaine d'ouvriers ont fait une demande particulière de formation : avec le nombre de ceux qui s'étaient portés volontaires pour partir, la direction avait donc pratiquement son compte. Dans la catégorie des ouvriers de production elle annonçait qu'il n'y aurait que des volontaires, et même pas tous. Par contre parmi les " indirects " (magasin, entretien ou outillage) comme parmi " les administratifs ", ce n'était pas le cas.

Le lendemain, la direction convoquait les ouvriers " volontaires " de Bobigny et du secteur de production de Drancy. Pour ceux qui préféraient partir, ce fut un soulagement et pour ceux qui ne voulaient pas être licenciés, aussi.

Mais il reste le problème des autres services. Là, tout le monde décidait de refuser de travailler tant qu'on ne serait pas fixés sur notre sort. Lundi dans la matinée tombaient les premiers noms. Comme annoncé, chez les " indirects " il n'y a pas que des volontaires sur la liste. Cela ne concerne que de petits nombres dans chacun de ces services : raison de plus de se dire qu'il pourrait être possible de faire reculer la direction là-dessus et de faire tout ce que nous pourrons pour l'y contraindre.

Le sentiment général, après six mois de bagarre, est que nous nous sommes assez bien défendus.

Partager