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Dans le monde
Le parlement européen dans ses meubles
L'inauguration du bâtiment du Parlement européen par Chirac devait être le point d'orgue de cette semaine de session à Strasbourg. Pensez donc ! Ce bâtiment, qui a coûté la modique somme d'environ trois milliards de francs, est censé symboliser le rôle majeur de la France dans l'Union européenne ! Un rayonnement qui coûte d'autant plus cher qu'au prix de la construction s'ajoute près d'un milliard de francs par an de frais, et tout cela pour une occupation effective des lieux de 60 jours. C'est cher pour une résidence secondaire, Bruxelles disposant déjà de bâtiments plus confortables pour le même usage. L'irrationnel s'ajoute en plus au coûteux : l'existence des deux sièges oblige quelque 3 000 personnes - fonctionnaires et employés, en plus des élus - à naviguer entre Strasbourg et Bruxelles.
La cérémonie présidentielle a été un bide : entre les députés britanniques quittant l'hémicycle pour cause de " vache folle " et d'autres pour protester contre ce doublon de siège à Strasbourg, l'ambiance n'était pas à l'enthousiasme débordant.
Chirac et la meute de journalistes partis, le Parlement a repris son ronronnement habituel, en présence d'un nombre d'ailleurs de plus en plus réduit de députés. Seule la grève des avitailleurs des aéroports de Paris a laissé entrer un peu l'air de la réalité dans l'atmosphère confinée du Parlement. Faute d'avions, l'heure d'arrivée des commissaires européens est devenue fantaisiste, mettant un grain de sable dans le programme huilé des discours et des votes.
Petit incident indiquant le mépris du Conseil et de la Commission pour les élus du Parlement européen : dans la discussion sur l'étiquetage de la viande bovine, le rapporteur, député de la GUE, a indiqué que le vote qui allait avoir lieu ne servait à rien car le Conseil avait déjà pris sa décision la veille.
Les élus LO-LCR ont eu quatre fois une minute pour intervenir : nous publions ci-joint deux interventions liées à l'actualité. Ils ont également reçu une délégation d'élus et de syndicalistes guyanais venus pour exprimer leur opposition à une situation où toutes les décisions concernant leur département sont prises à Paris, à 8 000 kilomètres.
P.S. : dans le prochain numéro du Bulletin des députés européens Lutte ouvrière-Ligue communiste révolutionnaire, nous publierons l'intégralité des interventions ou des explications de vote de Roseline Vachetta, Alain Krivine, Chantal Cauquil, Armonie Bordes et Arlette Laguiller.