Le prix des produits pétroliers n'en finit pas de grimper. Selon les chiffres du ministère de l'Économie, qu'on ne saurait suspecter de les surestimer, le prix du super sans plomb 95 a augmenté de 10,9% en un an, celui du gazole de 20,8%, et celui du fioul domestique de près de 35%. Face à cela, le Premier ministre s'est contenté de promettre «la vérité et la transparence aux Français», renvoyant toute mesure concrète à plus tard. Les mesures éventuelles qui ont été évoquées concernent surtout les professionnels de la route. Les travailleurs qui gagnent un peu plus que le smic, comme les retraités, ont été d'ores et déjà écartés de la liste de ceux qui pourraient bénéficier d'une quelconque redistribution des rentrées supplémentaires que procure à l'État cette flambée des prix à la pompe.
Ces hausses viennent pourtant frapper de plein fouet le monde du travail: des milliers de salariés n'ont pas d'autre choix, face à l'insuffisance des transports en commun, aux horaires qu'on leur impose et à l'éloignement de leur domicile des lieux de travail, que d'utiliser leur véhicule personnel. Une grande partie de la population laborieuse se chauffe au fioul, que ce soit dans des habitations individuelles ou dans des immeubles dont les charges locatives vont forcément répercuter ces hausses.