Grande-Bretagne : Bavure policière couverte à tous les niveaux24/08/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/08/une1934.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : Bavure policière couverte à tous les niveaux

Plus les circonstances dans lesquelles la police britannique a abattu un jeune Brésilien à Londres se précisent, et plus la «bavure» admise par celle-ci apparaît comme un véritable assassinat.

Le 22 juillet dernier, Jean-Charles de Menezes, un électricien de 27 ans qui se rendait à son travail, était tué à bout portant dans une station de métro par des policiers. Le lendemain, la direction de la police reconnaissait certes qu'il s'agissait d'une «tragique erreur», mais elle la justifiait en disant que l'homme avait eu un comportement suspect: selon elle, il sortait d'une maison placée sous surveillance, portait un épais manteau, n'aurait pas répondu aux sommations des policiers et se serait enfui en enjambant le portillon du métro. Ian Blair, le chef de Scotland Yard -la police britannique- avait en outre justifié l'action de ses subordonnés en invoquant les circonstances créées par les attentats terroristes et la consigne de «tirer pour tuer» qui leur avait été donnée. Quant au gouvernement britannique de Tony Blair, il avait pour sa part approuvé l'action de la police.

Un mois après ces faits, on apprend que le jeune Brésilien n'était pas sorti de l'immeuble en question, qu'il n'était vêtu que d'une légère veste, n'avait jamais couru ou sauté le portillon mais s'était au contraire calmement assis dans une rame après avoir validé son titre de transport et pris un journal gratuit au passage. En outre, il a été abattu de huit balles, dont sept dans la tête, et non pas cinq comme il avait été dit, et cela alors qu'il était déjà maintenu par un policier.

Le chef de Scotland Yard sera peut-être obligé de démissionner après ces révélations qui prouvent que la police a menti à tous les niveaux, dès le début. Mais ni cette démission, ni les compensations financières versées à la famille, ne rendront la vie au jeune Brésilien, ni n'effaceront la violence des méthodes policières qui ont conduit à la mort d'un innocent.

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