- Accueil
- Lutte ouvrière n°1934
- Le coût de la rentrée : On est loin de la gratuité de la scolarité
Leur société
Le coût de la rentrée : On est loin de la gratuité de la scolarité
L'État vient de verser l'allocation de rentrée scolaire qui apporte une aide aux quelque trois millions de familles ayant des revenus modestes, pour couvrir les frais de scolarité de leurs enfants. D'un montant de 263,28euros par enfant, elle s'adresse aux familles dont le revenu annuel est inférieur à 17011 euros pour un enfant, 20937 euros pour deux, etc.
Cette aide est évidemment la bienvenue. Mais si elle couvre les dépenses occasionnées par la rentrée des plus petits, il n'en va plus de même dès que les enfants grandissent et vont au collège. La Confédération syndicale des familles a calculé que les dépenses moyennes de matériel scolaire (sans compter les habits, qu'il faut bien renouveler) se chiffrent à 122,66 euros pour un enfant entrant en cours préparatoire, mais qu'elles grimpent à 329,91 euros quand il entre en sixième, et 590,46euros en seconde. Les dépenses les plus élevées concernent cependant les élèves de lycée professionnel industriel, qui doivent acheter le matériel qu'ils vont utiliser, comme par exemple une mallette de couteaux pour les apprentis cuisiniers. Là, on arrive à près de 700euros par enfant, dépense d'autant plus lourde à supporter que ce sont les enfants des familles populaires qui fréquentent ces établissements.
Il y a bien longtemps que la gratuité des études jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire, à l'âge de seize ans, est devenue un mythe. Si les manuels sont en principe prêtés par les établissements tant que l'école est obligatoire, il n'en va pas de même pour les «cahiers d'activités» par matière qui servent aux exercices ou pour les fournitures, qui restent à la charge des familles. Même si les parents résistent à la pression de leurs enfants en n'achetant pas de «marques», avec le passage obligé par le collège, la diversification des matières étudiées et les exigences additionnées des différents professeurs parfois poussées à l'extrême, la note grimpe vite.
L'État met donc un peu d'huile dans les rouages en versant une aumône aux familles à revenus modestes. Cette allocation leur est d'autant plus indispensable que la faiblesse des salaires ne leur permettrait pas autrement d'assurer à leurs enfants une rentrée convenable. Mais cela ne remplace ni des salaires décents, ni une scolarité qui devrait être vraiment gratuite, au moins tant qu'elle est obligatoire, en donnant par exemple le budget nécessaire aux établissements pour qu'ils puissent fournir à chaque enfant les manuels et le matériel nécessaires.