Smart–Hambach (57) : Petites voitures et grosses suppressions d’emplois24/08/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/08/une1934.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Smart–Hambach (57) : Petites voitures et grosses suppressions d’emplois

En avril dernier, Smart a annoncé un projet de 700suppressions d'emplois sur les 2200travailleurs de cette filiale de Mercedes, qui appartient au géant DaimlerChrysler.

La plupart des suppressions d'emplois vont toucher des sites en Allemagne. 130licenciements sont prévus dans l'usine de Hambach en Moselle, construite en grande partie grâce aux fonds publics. Mercedes avait encaissé la bagatelle de 242000 francs par emploi créé en Moselle, gagnant ainsi le beurre et l'argent du beurre, puisque sa principale motivation était des coûts salariaux inférieurs de 20% à ceux de l'Allemagne.

À Hambach, 2250travailleurs sont employés sur le site appelé Smartville où est produite depuis 1998 la petite voiture. 850 sont salariés de Smart et 1400 travaillent chez des sous-traitants installés dans l'enceinte de l'usine. Ils risquent eux aussi d'être touchés par des suppressions d'emplois. Et le fait que les ventes de voitures Smart aient augmenté de près de 12% pour les six premiers mois de l'année ne change rien aux menaces qui planent sur l'emploi.

Depuis le démarrage de l'usine, les dirigeants de Mercedes se plaignent que la production de la Smart n'est pas rentable. Le journal Le Républicain lorrain se fait le porte-voix de Mercedes en expliquant que c'est «pour sauver Smart que DaimlerChrysler sacrifie 700 des 2200 salariés». Faut-il lui dire merci?

Ces licenciements sont d'autant plus choquants que l'énorme groupe Daimler Chrysler, cinquième constructeur automobile mondial, a gagné 2,47milliards d'euros en 2004. Bien sûr, pour les trois premiers mois de 2005, le bénéfice d'exploitation de DaimlerChrysler serait en baisse, la branche Mercedes affichant même une perte de 954 millions. Mais c'est une perte en trompe-l'oeil car l'essentiel est constitué par de l'argent que le géant de l'automobile met de côté pour... supprimer des emplois chez Smart: 800 millions sont prévus pour cette «restructuration».

À Smartville, les rues de la zone industrielle portent -c'est authentique! - des noms évocateurs: rue de la Flexibilité, boulevard de la Mobilité ou encore... route du Dynamisme! La direction souhaite visiblement inaugurer l'avenue des Licenciements pour déboucher tout droit sur la place des Profits Maximums. À moins que ce ne soit sur l'esplanade de la Colère Ouvrière.

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