Brésil : crise politique sur fond de crise économique23/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2486.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Brésil : crise politique sur fond de crise économique

Le feuilleton de la crise politique rebondit chaque jour au Brésil. Écoutes téléphoniques, nomination de Lula au gouvernement, décisions contradictoires de la justice, commission parlementaire : les épisodes successifs confirment tous la corruption du Parti des travailleurs (PT), de ses alliés et de ses dirigeants, à commencer par la présidente Dilma Rousseff et son mentor, l’ex-président Lula.

Les manifestations aussi se succèdent. Vendredi 18 mars, le camp gouvernemental mobilisait tous ses appuis politiques, associatifs, syndicaux et municipaux pour la défense de Dilma Rousseff et de Lula. Les 270 000 personnes dans tout le pays, dont 80 000 à Sao Paulo, faisaient pâle figure après les trois millions de manifestants que l’opposition à Lula et Rousseff avait réunis dans la rue le dimanche 13 mars, dont 1,5 million à Sao Paulo. Le dimanche 20, ces mêmes opposants étaient encore 540 000 dans les rues, dont 100 000 à Sao Paulo.

La présidente semble aux abois, rejetée par les trois quarts de la population, lâchée par une partie de ses alliés, menacée d’être mise en minorité au Parlement, abandonnée par le patronat qui demande désormais sa destitution. Mais si beaucoup réclament son départ, aucun accord ne se dégage pour la remplacer. Les personnages que la Constitution prévoit pour lui succéder en cas de démission ou de destitution du chef de l’État sont touchés par les scandales et menacés eux-mêmes de destitution, tels le vice-président et le président de la Chambre des députés. Quant aux leaders de l’opposition de droite, Aécio Neves et Geraldo Alkmin, ils traînent aussi leurs casseroles et se sont fait littéralement chasser par la foule, lors de la manifestation du 13 mars.

Dans cette classe politique déconsidérée, la bourgeoisie va tenter de trouver un dirigeant capable de faire croire à la population qu’avec lui tout va changer, que l’économie va reprendre, le chômage diminuer, les salaires croître, etc. Le PT et Lula ont représenté un temps cette illusion. Elle s’est aujourd’hui largement dissipée, mais les problèmes restent, et la crise les fait peser toujours plus lourd sur le monde du travail.

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