Pour les patrons : « Embaucher c’est gagner »… des exonérations23/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2486.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pour les patrons : « Embaucher c’est gagner »… des exonérations

Tel est le slogan inventé pour vendre le nouveau dispositif gouvernemental aux patrons des PME, c’est-à-dire aux entreprises de moins de 250 salariés. Sous prétexte de favoriser l’embauche de la part des prétendus petits patrons, le gouvernement va en fait fournir des aides à de grosses entreprises qui sauront se scinder en autant d’entités qu’il le faudra pour toucher celles-ci. Elles pourront également faire pression sur leurs sous-traitants pour leur faire baisser leurs prix et empocher ainsi le bénéfice du cadeau gouvernemental.

Grâce à ce dispositif, les entreprises qui embaucheront, du 18 janvier au 31 décembre 2016, toucheront une prime pouvant aller jusqu’à 4 000 euros par an, et ce pendant deux ans. La prime concerne les embauches en CDI, mais également les CDD supérieurs à six mois, les contrats de professionnalisation, et même les CDD transformés en CDI, qui ne sont pourtant pas des créations d’emploi. Cette prime, versée pour les salaires jusqu’à 1,3 smic, est cumulable avec les autres dispositifs existants.

Concrètement, elle permet aux patrons d’être exonérés de 100 % des cotisations patronales... et même d’une partie des cotisations salariales. Ainsi, pour un salarié embauché au smic et payé 1 466 euros bruts mensuels, un patron qui devrait s’acquitter normalement de 601 euros de cotisations patronales, se verra remboursé de 694 euros en cumulant différents dispositifs. Encore une fois, avec ce nouveau dispositif, un patron a intérêt à engager des salariés peu payés…

Par ailleurs, aucun justificatif n’est exigé des entreprises qui s’inscrivent au dispositif. Elles doivent seulement justifier que le salarié reste dans l’entreprise durant toute sa durée, deux ans. Mais rien ne les empêchera de toucher la prime, puis de licencier les salariés concernés sous n’importe quel prétexte, afin d’en engager d’autres qui bénéficieront alors de nouveaux dispositifs… peut-être encore plus avantageux.

Ces exonérations, comme les précédentes, contribueront à vider un peu plus les caisses de l’État, au plus grand profit des capitalistes.

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