C’est le cas pour une partie des employés de la compagnie charbonnière Longmay, dont 80 000 sont des mineurs de fond, qui accomplissent un travail harassant et dangereux. Les employés qui travaillent en surface sont encore plus nombreux, leur salaire habituel est très bas, moins de 150 euros par mois.

La dernière paye que des mineurs ont touchée est celle de janvier, mais elle n’a été versée qu’à moitié, soit à peine plus de 400 euros, et seulement début mars. Un travailleur ayant perdu un doigt lors d’un accident du travail en 2014 n’a toujours pas touché d’indemnité.

Ces travailleurs ont été révoltés d’entendre le gouverneur de leur province de Heilongjiang prétendre, devant l’Assemblée nationale du peuple à Pékin, que les salaires des mineurs étaient entièrement payés. Ils sont d’autant plus inquiets que les autorités ont expliqué qu’ils seront touchés par les très nombreux licenciements annoncés dans le charbon. Ils savent qu’une fois licenciés il leur sera très difficile de se faire régler les arriérés de salaire que leur doit leur patron.

Depuis le 8 mars, des grèves et manifestations ouvrières ont lieu dans la région, regroupant de quelques centaines à plusieurs milliers de personnes, aux cris de « Nous devons vivre, nous devons manger » et accusant le gouverneur de la province de mensonges. Ces protestations ont contraint celui-ci à revenir sur ses déclarations, qu’il a dû rectifier publiquement.