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Dans le monde
Cuba : Obama, VRP des capitalistes américains
Si la visite de Barrack Obama à Cuba les 20 et 21 mars était la première d’un président américain sur l’île depuis 88 ans, il convient de rappeler que Fidel Castro, sitôt arrivé au pouvoir en 1959 en renversant la dictature de Batista soutenue par les États-Unis, s’était rendu à New York pour prendre langue avec les dirigeants américains de l’époque. Non seulement ceux-ci ne l’avaient pas reçu, mais ils avaient coupé les relations diplomatiques et soumis l’île à un blocus.
Deux ans plus tard, les États-Unis ont organisé une tentative de débarquement militaire à Cuba dans l’espoir de faire tomber le régime castriste, qui refusait de se soumettre. Castro fit une réforme agraire, nationalisa les entreprises américaines puis se tourna vers l’URSS pour assurer la survie économique de Cuba.
Un demi-siècle de blocus n’a pas permis à la plus grande puissance du monde d’abattre le régime castriste. C’est donc un virage qu’ont effectué les États-Unis avec l’annonce en décembre 2014 de la reprise des relations diplomatiques avec Cuba. En 2015 les ambassades ont ré-ouvert, mais le blocus économique n’est toujours pas levé puisque le Congrès américain dominé par les opposants à Obama s’y refuse encore.
Par contre les grandes entreprises américaines n’ont pas attendu le feu vert du Congrès pour s’intéresser à Cuba. Le régime castriste, dans une impasse économique encore aggravée avec la fin de l’URSS, les accueille à bras ouverts. Des capitaux américains vont donner naissance à une usine de tracteurs à Cuba. D’autres y exportent des productions alimentaires ou s’investissent dans la téléphonie mobile, pendant que les complexes hôteliers se multiplient dans l’attente des touristes américains.
Obama s’est mis en scène en touriste avec toute sa famille. Son but est d’inciter des millions d’Américains à visiter l’île, pour le plus grand profit des chaînes hôtelières. Les États-Unis sont passés en un an de la quasi-interdiction des vols directs vers Cuba à un programme de 110 vols quotidiens dans un avenir proche.
Ces transformations sont souhaitées par Raul Castro, mais elles bénéficieront surtout aux grandes entreprises américaines et européennes. Car ces firmes ne feront qu’exploiter la main-d’œuvre et ne développeront pas l’île. Au contraire les réalisations du régime castriste sur le plan de la santé ou de l’éducation risquent de ne plus être prioritaires sous la pression de capitalistes avides de rentabilité immédiate.
Quant aux piques qu’Obama a adressées à Raul Castro au sujet des libertés démocratiques lors de leur conférence de presse commune, elles sont surtout destinées à faire accepter le revirement des États-Unis aux réactionnaires américains. Et si l’impérialisme américain était réellement préoccupé des droits de l’homme, il devrait commencer par le camp-prison de Guantanamo, installé dans une enclave militaire américaine à Cuba et qu’Obama avait promis, en 2009, de démanteler.