EDF nucléaire : groupes de secours, au secours !23/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2486.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

EDF nucléaire : groupes de secours, au secours !

Les groupes électrogènes de secours des centrales nucléaires connaissent de gros problèmes. C’est un rapport interne d’EDF publié par des médias qui a dévoilé l’affaire.

Chacun des 58 réacteurs nucléaires du pays produit de l’électricité, mais en consomme en même temps pour fonctionner. Et une panne d’alimentation électrique peut mettre les réacteurs en danger. C’est pourquoi chaque réacteur est flanqué de deux groupes électrogènes de secours.

À Fukushima, c’est notamment parce que les groupes électrogènes ont été noyés par le tsunami que les réacteurs ont échappé à tout contrôle et que les cœurs de trois d’entre eux ont fondu, déclenchant la catastrophe que l’on sait.

En France les groupes électrogènes de secours sont régulièrement inspectés. Mais, selon un bilan effectué par EDF entre juillet 2012 et décembre 2014, aucun des groupes électrogènes n’a été classé dans la catégorie « état correct ». Tous sont en « état à surveiller », « état dégradé » ou même en « état inacceptable ». Et le bilan précédent, de juillet 2012 à décembre 2013, n’était guère meilleur.

Aussitôt connu et publié, ce rapport a provoqué une émotion bien compréhensible et EDF a tenté de rectifier le tir. « Ces diesels, à l’heure où je parle, sont disponibles, sont en bon état », a déclaré le directeur de la production nucléaire France. Mais le directeur adjoint de l’Autorité de sûreté nucléaire a admis de manière alambiquée : « Les observations que ces rapports révèlent ne sont pas des écarts qui remettent en cause la capacité de ces équipements d’assurer leur mission en cas d’accident mais montrent toutefois un certain nombre de difficultés qu’a EDF dans la gestion de la maintenance de certains systèmes de ses réacteurs. »

En tout cas, une chose est certaine, et les travailleurs d’EDF le constatent tous les jours, les restrictions de personnel, la nécessité de travailler toujours plus vite entraînent un laisser-aller constant dans les questions de sécurité. C’est vrai pour les installations de base, et c’est vrai aussi dans le secteur nucléaire.

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