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Leur société
Carte de séjour : parcours d’obstacles
Le service public doit « accueillir dignement les étrangers », avait déclaré Manuel Valls, en janvier 2014, en réponse aux critiques sur le scandale des files d’attente interminables que les demandeurs de carte de séjour étaient obligés de faire devant les préfectures.
Deux ans plus tard la Cimade, une ONG qui a accompagné 100 000 étrangers l’an dernier dans leurs démarches, vient de publier un rapport montrant qu’il leur est encore plus difficile de faire valoir leurs droits.
Sous prétexte de « modernisation », les préfectures se sont engagées dans la dématérialisation des démarches, écartant des guichets 2,8 millions d’étrangers qui sont poussés à faire leurs démarches par Internet, même s’ils n’y ont pas accès, pour prendre rendez-vous. Il n’est presque plus possible de le faire par téléphone dans les cinq préfectures testées par la Cimade. Les dossiers envoyés par courrier sont systématiquement retournés sans avoir été examinés. Et les travailleurs immigrés qui se rendent en personne aux préfectures sans rendez-vous sont éconduits plus ou moins poliment par des vigiles.
Il existe bien, depuis 2013, une procédure juridique de « droit opposable » permettant en théorie de forcer une préfecture récalcitrante à donner ne serait-ce qu’un rendez-vous. Mais, bien que la Cimade ait engagé des procédures dans cinq départements, cela n’a abouti que dans un seul cas, montrant que ce droit n’est en réalité pas appliqué.
Là aussi, Hollande fait pire que Sarkozy.