Montbéliard : contre une suppression de poste d’enseignant23/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2486.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Montbéliard : contre une suppression de poste d’enseignant

Dans une école primaire de Montbéliard, dans le Doubs, les parents d’élèves ont appris le lundi de la rentrée, le 29 février, qu’un poste d’enseignant allait être supprimé en septembre. Les enseignants et les parents se sont tout de suite mobilisés contre cette annonce qui leur paraissait incompréhensible : les effectifs attendus à la rentrée sont exactement les mêmes qu’actuellement et on attend 36 élèves en CP en septembre.

Cette école de 136 élèves est située au centre-ville et apparaît souvent comme privilégiée. Pourtant de nombreux enfants sont en très grande difficulté. Les parents s’inquiètent car une école privée est située à deux pas : les familles qui en ont les moyens pourraient faire le choix de quitter des classes trop chargées, ce qui aggraverait les problèmes.

Deux jours durant, les parents ont fait signer une pétition mais le jeudi 3 mars une réunion à l’inspection académique confirmait la fermeture. Le 4 mars, les parents ont distribué un tract invitant à bloquer l’école. Le samedi 6, ils se réunissaient pour préparer des banderoles, des pancartes, des étiquettes autocollantes « touche pas à ma classe ». Le lundi suivant, une quarantaine d’adultes était présente pour empêcher l’entrée en classe, le journal et la radio locale relayant l’action. Le lendemain une délégation était reçue à l’inspection académique et apprenait que la fermeture ne serait plus que « conditionnelle » : les élèves seront comptés en septembre.

Cette proposition était déjà une petite victoire, mais elle n’était pas encore officialisée par l’inspecteur départemental et s’accompagnait d’un ton menaçant si les banderoles n’étaient pas retirées et si les enseignants étaient empêchés de faire cours. En bon patron, l’Éducation nationale a même rappelé qu’un enseignant coûte 45 000 euros par an : le temps c’est de l’argent ici aussi.

Il a été décidé de continuer un court blocage quotidien jusqu’au comité départemental, et de demander l’appui de la mairie. Une quinzaine de parents se sont réunis chaque matin à l’école pour faire le point et un « goûter revendicatif », le jeudi 10 mars, a rassemblé 80 personnes.

L’épée de Damoclès continue à peser sur les enfants, mais les parents ont en tout cas découvert que la lutte paye et sont prêts à rester mobilisés jusqu’à la rentrée.

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