Attentats de Bruxelles : la barbarie du terrorisme aveugle et ses racines23/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2486.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Attentats de Bruxelles : la barbarie du terrorisme aveugle et ses racines

Au moins 34 morts et plus de 200 blessés : les attentats qui ont eu lieu mardi 22 mars à Bruxelles ont fait rejaillir l’horreur en plein cœur de l’Europe, quatre mois à peine après ceux de Paris.

Quelles que soient les motivations qui animent les auteurs et les commanditaires de ces attentats, il s’agit de meurtres qui ne peuvent que provoquer la révolte et le dégoût. L’organisation Daech, qui les a revendiqués, présente le geste de ses kamikazes comme celui de héros. Il n’y a en réalité rien de plus lâche. Car c’est de la lâcheté que d’organiser et de perpétrer ces crimes qui visent des passagers qui allaient prendre un avion, ceux qui les accompagnaient à l’aéroport, ceux qui y travaillaient, ou encore la foule d’une rame de métro bondée à une heure de pointe, avec des femmes, des hommes et des enfants.

Ceux qui tuent ainsi sont les pires ennemis des opprimés et d’abord les ennemis des populations auxquelles ils imposent leur domination en Syrie et en Irak. Le soir même, des réfugiés syriens bloqués en Grèce ont dénoncé les attentats avec leurs moyens, des petites pancartes écrites en anglais montrées devant les caméras. Ils rappelaient que ce sont justement les horreurs de la guerre, dont celles de Daech, qu’ils ont fuies.

La barbarie des attentats de Bruxelles ne tombe pas du ciel. Les grandes puissances, notamment européennes, par toutes leurs manœuvres diplomatiques, leurs interventions militaires et leurs bombardements qui eux aussi tuent aveuglément, sont en grande partie responsables du chaos en Syrie et en Irak. Et bien plus fondamentalement, depuis plus d’un siècle, elles ont fait du Proche-Orient le terrain de leurs rivalités, pour s’emparer de ses richesses naturelles, comme le pétrole, ou pour tous les marchés qu’il représente à commencer par celui des commandes d’armements. Depuis plus d’un siècle, les manœuvres des grandes puissances ont déchiré les peuples et les ont dressés les uns contre les autres. Elles ont alimenté les guerres en armant tel ou tel clan au pouvoir ou bien telle ou telle milice servant leurs intérêts du moment.

En Irak et en Syrie depuis cinq ans, les populations payent par des centaines de milliers de morts la guerre qui dévaste leur territoire, victimes des barbares de Daech, certes, et surtout victimes de la politique impérialiste des grandes puissances. Aujourd’hui, ce sont les populations des capitales des pays riches européens qui en sont également victimes. Car une région entière ne peut être mise à feu et à sang, sans que cela se répercute ici aussi, d’une manière ou d’une autre.

C’est pour cela que les victimes de Bruxelles, comme avant elles celles de novembre à Paris, sont aussi indirectement les victimes de la politique des dirigeants européens. C’est précisément leur politique au Proche-Orient qui a contribué à engendrer les monstres de Daech et continue d’en engendrer d’autres.

Alors, les travailleurs n’ont pas à se laisser entraîner par la politique d’union nationale que Hollande et Valls se sont empressés de relancer. Union avec qui ? Avec la droite qui a semé la désolation en Irak, en Libye, en Afghanistan ? Avec cette gauche, elle aussi responsable des politiques guerrières menées dans cette région du monde ? Avec l’extrême droite qui veut fermer toutes les frontières, attisant ainsi les préjugés réactionnaires et anti-immigrés ? Les travailleurs n’ont pas à accepter que tous ces dirigeants qui sont responsables de la montée de la barbarie à des milliers de kilomètres, comme de son explosion récente ici, parlent en leur nom.

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