Allard – Compiègne : ras le carton23/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2486.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Allard – Compiègne : ras le carton

À la cartonnerie Allard de Compiègne, le patron cherche depuis plusieurs semaines à faire passer un nouvel accord sur l’organisation du travail.

La centaine d’ouvriers en production qui sont en 3x8 travaillent 39 heures, pauses comprises, le temps de travail étant de 35 heures annualisées. Le patron a déjà supprimé les jours de RTT et rallongé les journées de travail en imposant des heures supplémentaires : une heure de plus en fin de poste ou un samedi matin supplémentaire. Mais il en veut plus.

Il a tiré prétexte de l’arrivée à échéance de l’accord 35 heures, bien mal nommé, pour tenter de faire travailler davantage. Il a commencé par parler d’imposer 39 heures sans pause, ce qui a eu pour effet de mécontenter tout le monde immédiatement. Une pétition a circulé qui a vite recueilli une majorité de signatures. La direction a alors essayé d’amadouer tout le monde en organisant une réunion générale destinée à convaincre qu’avec ce qu’elle proposait les travailleurs étaient gagnants, mais sans succès.

La lecture de l’accord a confirmé ce que la majorité des travailleurs pensait depuis le début. En effet, il y est question de semaines pouvant aller jusqu’à 46 heures, de forfait remplaçant le paiement des heures supplémentaires qui aboutit à ce que les ouvriers soient financièrement perdants. Quant aux jours de RTT, les ouvriers ne pourraient disposer que de cinq jours par an, le reste étant mis sur un compte épargne-temps ne pouvant être utilisé qu’au moment de partir à la retraite. C’est donc bien d’un vol des jours de RTT qu’il est question.

La dernière trouvaille de la direction a été l’organisation d’un référendum le vendredi 18 mars. La direction a proposé de « choisir », si l’on peut parler de choix, entre son projet et l’accord de branche. Les discussions ont été nombreuses dans l’usine pour dire que, dans un cas comme dans l’autre, il s’agirait d’une aggravation des conditions de travail. Beaucoup voulaient surtout voter contre le projet du patron. C’est finalement, l’accord de branche qui a été la réponse majoritaire, ce qui a eu pour effet de déclencher la colère du patron.

Celui-ci veut absolument imposer son projet, et tout le monde a bien compris pourquoi. Mais les travailleurs ne sont toujours pas prêts à l’accepter, certains ayant bien conscience qu’il faut se préparer à y résister collectivement.

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