Contrôleurs aériens : en grève23/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2486.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Contrôleurs aériens : en grève

Les 20 et 21 mars, les aiguilleurs du ciel ont fait grève à l’appel de l’Unsa-ICNA, un syndicat de la navigation aérienne. Cette grève a été plus importante que ne le prévoyait l’organisme public qui chapeaute ce secteur, la DGAC (direction de l’aviation civile). Au point qu’il a dû parler d’un « mouvement particulièrement suivi » et, devant le nombre de vols retardés et annulés sur tous les aéroports, recommander dimanche soir aux compagnies aériennes de réduire encore leurs plannings de vols pour la suite de la grève.

Cette grève dénonçait la décision des pouvoirs publics « d’accélérer la baisse des effectifs » qui, depuis cinq ou six ans, ont déjà diminué de 10 %. Et cela risque de s’aggraver. En effet, les départs, qui n’étaient remplacés qu’à 80 %, ne le seraient plus qu’à 65 % dès cette année, alors que le trafic aérien croît fortement depuis des années, et que les prévisions tablent sur la poursuite de sa croissance.

Les grévistes protestaient aussi contre le manque d’investissements dans les matériels et logiciels utilisés par la navigation aérienne, ce qui conduit, selon l’Unsa, « à des pannes de plus en plus fréquentes ayant des implications dans la chaîne de sécurité ». Précisant la chose, un responsable syndical a déclaré au Parisien-Dimanche : « Ce n’est pas encore comme dans le ferroviaire avec l’accident de Brétigny, mais on en prend la direction. » Cela n’a rien de rassurant, même si cette révélation n’en est pas une pour ceux qui, en haut lieu, ont une responsabilité dans cette situation.

Car, logique de marché oblige, la rentabilité est recherchée à tout prix dans la navigation aérienne où, comme à la SNCF et ailleurs, on cherche à rogner toujours plus sur les dépenses de personnel et de matériel. Y compris quand cela met en cause la sécurité des voyageurs et des populations aux abords des aéroports.

Les contrôleurs aériens ont raison de le dénoncer et de ne pas l’accepter. Le 31 mars, l’Usac-CGT les appelle à faire grève de nouveau pour la fin des suppressions de postes, mais aussi, comme l’ensemble des travailleurs, contre la loi El Khomri, une « réforme » du Code du travail que réclame à cor et à cri le patronat du secteur aérien. Tandis que la fédération patronale de la navigation marchande a dénoncé la grève des 20 et 21 mars comme « catastrophique et inqualifiable », la direction de Ryanair a réclamé l’interdiction du droit de grève dans le contrôle aérien !

Alors, on ne peut souhaiter qu’une chose : que le 31 mars, la grève des contrôleurs aériens soit encore plus suivie que les 20 et 21 mars.

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