Budget Île-de-France : économies aux dépens des plus fragiles23/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2486.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget Île-de-France : économies aux dépens des plus fragiles

La nouvelle présidente LR de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a présenté les grandes lignes de son budget 2016. Comme on pouvait s’y attendre, elle a jugé catastrophique la situation financière laissée par son prédécesseur PS, et elle promet à la fois des investissements et une « chasse au gaspillage ».

Il est significatif que, dans ce cadre, Pécresse affirme son intention de s’en prendre aux travailleurs dépendant de la région, en décidant de ne pas remplacer, au sein des quelque 11 000 agents, les départs en retraite de ceux du siège, ni les fins de CDD. Quant à l’embauche des nombreux précaires, il n’en est évidemment pas question.

On a déjà pu avoir une idée précise de la philosophie de la nouvelle présidente quand, en janvier, peu après les élections régionales marquées par la progression des voix du FN, elle annonçait la suppression de la réduction de 75 % sur les transports attribuée aux titulaires de l’AME, l’aide médicale d’État accordée aux étrangers en situation irrégulière. Il s’agissait, d’après elle, de « mettre fin à une injustice », cette réduction leur servant, disait-elle alors sur les ondes de RTL, à « s’offrir une télévision ».

Quelques millions devraient ainsi être économisés, sur un budget de 5 milliards d’euros (en 2015), en rendant encore plus périlleux les déplacements des travailleurs sans papiers, contraints d’alourdir leur budget transport ou de frauder. Une mesure qui, surtout, fleure la xénophobie et la haine des plus pauvres !

Lorsque Pécresse annonce, au chapitre investissements, un triplement du budget sécurité, elle ne craint pas de s’en prendre au service JVE, Jeunes violence écoute, numéro de téléphone gratuit destiné aux 14-21 ans, prétextant qu’il ne reçoit en moyenne que dix appels quotidiens de lycéens en détresse sur 791 lycées d’Île-de-France. L’économie annuelle attendue, un million d’euros, semble mince. En revanche, des économies sans doute plus substantielles seront faites sur l’arrêt des subventions à la construction de logements sociaux pour les plus pauvres dans les communes où ces catégories de logements dépassent 30 %. N’est-il pas urgent de « favoriser la mixité sociale », comme le prétend hypocritement Pécresse ?

Et tant pis pour les 3,6 millions de mal-logés de la région !

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