Airbus, STX : mensonges patronaux à la une24/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2482.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus, STX : mensonges patronaux à la une

L’édition nazairienne de Ouest-France du 15 février titrait à la une : « Ces emplois qui ne trouvent pas de candidats ». Le 1er février, le journal s’était déjà fait le relais de la direction d’Airbus qui « peine à recruter des ajusteurs, chaudronniers, électriciens ». Ce coup-ci, c’est le PDG du chantier naval STX, entre autres patrons, qui déclare : « On ne remplit pas les embauches d’ouvriers à la vitesse que nous voudrions. »

Cette campagne patronale est là pour justifier l’absence locale de véritables embauches. Airbus recourt massivement à l’intérim et STX emploie des travailleurs détachés qui, lorsqu’ils viennent des pays de l’Est, coûtent bien moins cher que la main-d’œuvre locale.

Voilà pourquoi, malgré la montée en charge de ces deux poids lourds de l’industrie locale, qui ont des commandes pour neuf ans en ce qui concerne l’aéronautique et les cinq ans à venir pour la construction navale, le chômage reste important dans la région. Dans la communauté d’agglomération de Saint-Nazaire, où 11 900 chômeurs sont recensés, il atteint un taux de 9,2 %. Cela pèse bien sûr sur les salaires et c’est cette situation que le patronat veut maintenir.

D’ailleurs, dans le même article où est mis en lumière le manque de tuyauteurs, on apprend que le salaire de ce tuyauteur soi-disant introuvable n’est que légèrement supérieur au smic. Si le marché de l’embauche était aussi tendu que le prétendent les patrons, cela devrait pousser les salaires à la hausse. Ce n’est visiblement pas le cas.

Dans les dix dernières années, STX a formé plus de 400 apprentis ou assimilés, mais n’a proposé l’embauche qu’à quelques dizaines d’entre eux. Et le nombre d’ouvriers dans l’entreprise est passé de 3 000 en 2003 à moins de 900 aujourd’hui. Cela seul suffit à démontrer les mensonges de la propagande patronale pour tenter d’opposer les travailleurs entre eux et monter l’opinion publique contre les chômeurs qui dédaigneraient les emplois qu’on leur propose.

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