PSA-Peugeot-Citroën : surexploitation et bénéfices records24/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2482.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA-Peugeot-Citroën : surexploitation et bénéfices records

Après quelques années à faire semblant de pleurer, la direction de PSA a fait tomber les masques mercredi 24 février, en annonçant un bénéfice de 1,2 milliard d’euros.

Finie la comédie sur le groupe « au bord de la faillite » ! Séchées les larmes de crocodiles sur « le fleuron de l’industrie française qui allait mettre la clé sous la porte ». Tout cela, c’était le baratin servi aux travailleurs et à la presse pour justifier, notamment, la fermeture de l’usine d’Aulnay. Aujourd’hui, la direction se vante d’avoir dégagé, en 2015, un bénéfice de 1,2 milliard.

Les années précédentes, face à une relative baisse d’activité, PSA a usé de tous les artifices comptables possibles pour justifier non seulement une fermeture d’usine mais aussi des attaques frontales contre les travailleurs – ce qu’elle avait eu le culot d’appeler le « nouveau contrat social » (accord de compétitivité). Trois ans et 17 000 suppressions d’emplois plus tard, les résultats sont là : la direction a fait exploser la « productivité », dit-elle, ce qui, dans la langue des travailleurs, veut dire qu’elle a considérablement aggravé l’exploitation.

Un simple chiffre permet de le mesurer : en 2013, PSA a produit 860 000 voitures en France. En 2015, avec 17 000 travailleurs en moins, le groupe a produit presque un million de véhicules. C’est dire à quel point la charge de travail s’est alourdie pour chaque ouvrier – ce que tous sentent, chaque jour, dans leurs nerfs et dans leurs muscles.

L’explosion des bénéfices s’explique aussi par le blocage des salaires, qui dure depuis 2012. Année après année, c’est zéro euro d’augmentation générale. Et le plus scandaleux, c’est que cela va continuer ! PSA veut poursuivre le blocage des salaires, et explique déjà que ce n’est pas le tout de faire des bons résultats, il faut encore les consolider. Le patron va simplement tenter de calmer le mécontentement et de se faire passer pour généreux en lâchant une prime d’intéressement un peu moins minable que d’habitude. Une prime uniquement destinée à masquer le blocage des salaires.

L’annonce de ces bénéfices mirifiques pour les actionnaires doit plus que jamais convaincre les travailleurs de PSA de leur droit à revendiquer une augmentation massive des salaires.

Partager