Comptes de pénibilité, d’activité… le patronat ne dit même pas merci24/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2482.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Comptes de pénibilité, d’activité… le patronat ne dit même pas merci

Le Medef continue de batailler contre le « compte pénibilité » mis en place par le gouvernement. Le dernier épisode a été sa réticence à inscrire celui-ci dans un autre dispositif, le compte personnel d’activité (CPA) qualifié par François Hollande de « grande réforme sociale du quinquennat ».

Lundi 8 février l’organisation patronale est finalement revenue sur ce refus. Elle a toutefois précisé que cela ne pouvait être considéré comme une acceptation du dispositif actuel concernant la pénibilité, le qualifiant d’ « impossible à mettre en œuvre pour les entreprises ».

En instaurant le « compte pénibilité » lors de la réforme de 2013 augmentant la durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein, le gouvernement prétendait que les salariés travaillant dans des conditions pénibles seraient épargnés. Le Medef ne cesse depuis lors de s’opposer à cette compensation dérisoire, bien que le reste de la réforme lui ait donné satisfaction sur toute la ligne

Le gouvernement n’a cessé de reculer. La fiche de pénibilité qu’auraient dû remplir les employeurs pour chaque salarié a été remplacée par des référentiels par branche d’activité ne correspondant pas aux situations individuelles, les critères de pénibilité ont été ajustés aux désirs du patronat, et la mise en application reculée jusqu’en juillet 2016 pour certains facteurs de pénibilité. Tout cela pour un dispositif qui n’est en fait qu’une autorisation de réduire l’espérance de vie des travailleurs moyennant l’obligation de comptabiliser les risques qu’on leur fait courir.

Quant à la « grande réforme sociale » que serait le compte personnel d’activité, elle consisterait à regrouper dans une espèce de carte vitale les droits à la formation, les points de pénibilité et plus encore si possible car, dit Manuel Valls, « les salariés ne doivent pas perdre leurs droits quand ils perdent leur emploi ». Ce serait donc un feu vert de plus pour licencier.

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