SNCF : attaque en règle contre les cheminots24/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2482.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : attaque en règle contre les cheminots

Alors que la ministre du Travail annonçait la réforme du Code du travail, de son côté le ministère des Transports a transmis aux syndicats un projet de décret-socle concernant la réglementation du travail dans le secteur ferroviaire : à la SNCF, comme dans toutes les entreprises privées qui gravitent autour de l’entreprise publique.

Ce projet de décret annonce une attaque frontale contre les conditions de travail de l’ensemble des cheminots.

En juillet prochain, l’actuelle réglementation du travail à la SNCF sera abrogée en vertu de la réforme ferroviaire, entrée en vigueur en 2014. Pour la seule SNCF, les conditions de travail des 150 000 cheminots dépendront alors d’une convention collective en cours de négociation, éventuellement complétée par un accord d’entreprise.

Le décret-socle fixe les principales règles sociales communes au secteur ferroviaire. En fait, la principale règle que veut imposer le gouvernement est simple : allonger le temps de travail, généraliser la flexibilité, adapter la vie des travailleurs aux exigences des patrons.

Entre autres mesures : le temps de travail annuel des roulants, qui était de 1 568 heures, passerait à 1 607 heures, soit 39 heures de plus. Par ailleurs, 11 repos seraient supprimés. La durée journalière maximum du travail augmenterait d’une heure. Le temps de conduite pourrait être de 7 heures consécutives sans pause. Pour comparaison, les routiers doivent prendre une pause minimale de 45 minutes après 4 h 30 de conduite.

Les sédentaires ne sont pas mieux lotis, et même plus durement touchés selon leur type de travail. Le temps de travail annuel augmente, de 39 heures en travail posté et de 18 heures dans les autres cas. La perte de repos annuelle varie entre 3 et 21 repos.

Pour tous les travailleurs du rail, roulants et sédentaires, la journée de travail peut être allongée de 2 heures sans qu’ils puissent refuser. Les cheminots seront informés de leur calendrier de travail au plus tard 24 heures avant la prise de service et leur horaire de travail peut être modifié une heure avant la prise de poste. La notion de roulements et de grilles de travail préétablies et négociées disparait. Il faut être corvéable à merci !

Pour tous les cheminots, alors qu’annuellement 52 repos doubles (deux jours consécutifs) étaient garantis, ainsi que 12 week-ends et 22 dimanches, plus aucun ne l’est.

La direction tente de minimiser l’impact de ce décret-socle en prétendant qu’il sera complété par la convention collective et un accord d’entreprise, censés être plus favorables. Comme si le patronat allait redonner ce que le gouvernement vient de lui offrir ! D’ailleurs, la branche ferroviaire du Medef, l’UTP, déclare ne pas avoir de mandat pour négocier une convention collective ! De son côté, le gouvernement insiste et a déjà déclaré qu’en l’absence d’accord c’est le décret-socle qui s’appliquerait.

Face à cette attaque de front de l’ensemble des travailleurs du rail, une riposte générale apparaît indispensable à l’échelle de tout le pays. Pour l’instant, les fédérations syndicales s’orientent vers une journée d’action le 9 mars, en espérant que les représentants patronaux voudront bien négocier. Mais les cheminots, du public comme du privé, n’ont rien à attendre des négociations. En publiant son décret-socle, le gouvernement a d’ailleurs été clair sur l’objectif qu’il poursuit, en accord avec la direction de la SNCF et les patrons privés du ferroviaire.

Contre les reculs programmés, à la SNCF comme dans l’ensemble des entreprises, avec la mise en pièces du Code du travail organisée par le gouvernement plus que jamais, la seule arme des travailleurs, c’est la grève !

Partager