Dans les communes d’Isère : austérité à la mode patronale24/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2482.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dans les communes d’Isère : austérité à la mode patronale

En janvier dernier, l’Association des maires de l’Isère, qui regroupe des élus de tous bords, a organisé une première session destinée aux élus sur le thème : maîtriser sa masse salariale. Une session pratique est programmée pour le mois d’avril.

Depuis plusieurs années, l’État a baissé les dotations aux collectivités territoriales et donc aux communes, ce qui revient à amputer leurs budgets. Charge à elles de répercuter l’austérité sur leurs employés et sur les services rendus à la population.

Bien que certains élus, en particulier dans les petites communes déjà privées de ressources propres, refusent de jouer ce rôle, nombre de collectivités, dirigées par la gauche comme par la droite, ont d’ores et déjà coupé dans les dépenses de personnel, réduit certains services publics et le soutien aux associations.

Avec son initiative, l’Association des maires de l’Isère propose une sorte de séminaire pour faire pression sur les élus et leur expliquer, s’ils n’y avaient pas déjà pensé, comment faire des économies sur le dos des salariés.

Pour vendre cette austérité, un cadre bancaire a été dépêché. Celui-ci a tenu un langage de combat aux élus, qui n’aurait pas détonné dans une assemblée du Medef : « Vous, maires de collectivités, vous êtes des chefs d’entreprises car, pour vous comme pour eux, la gestion de votre masse salariale est une préoccupation permanente. » Comprendre : pour faire des économies, il faut sabrer dans les dépenses de personnel. Et de proposer quinze leviers pour cette politique, parmi lesquels : le non-remplacement des agents en maladie, la diminution du budget formation, le réexamen des avantages sociaux (on peut supposer que c’est à la baisse…), le non-remplacement à l’identique des départs en retraite/mutation et même la remise en cause du niveau de service, autrement dit la fermeture par exemple d’une bibliothèque un jour par semaine ou davantage. On ne peut pas faire plus clair !

Avec la crise de l’économie capitaliste, la place des élus se résume de plus en plus à gérer la pénurie imposée par un État au service du grand capital et qui puise dans les fonds publics pour l’alimenter. Certains tentent bien de s’y opposer, mais d’autres s’empressent de le traduire en actes.

Partager