À gauche : impuissance programmée24/02/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/02/dessin2_p4.jpg.420x236_q85_box-0%2C57%2C442%2C305_crop_detail.jpg

Leur société

À gauche : impuissance programmée

Les attaques contre le Code du travail sont approuvées par la droite et le patronat, ce qui est somme toute normal puisque ces mesures sont prises pour les satisfaire. À gauche, le propos est plus nuancé et peu osent suivre Hollande quand il affirme contre toute évidence : « Les salariés ne verront aucun de leurs droits remis en cause. »

Illustration - impuissance programmée

Ségolène Royal se donne l’air de critiquer quand elle conseille de « trouver le juste équilibre ». Cambadélis, premier secrétaire du PS, aurait du mal à voter le texte dans l’état et réclame « un nouveau mix entre souplesse et sécurité ». Marie-Noëlle Lienemann, députée PS et ancienne ministre, pense que Hollande « creuse sa tombe » et s’exclame : « Oui, j’ai mal aux 35 heures, oui, j’ai mal pour les ouvriers. »

Quant aux frondeurs du PS, ils dénoncent bien sûr la réforme. L’un d’eux, le député Yann Galut, promet « une bataille parlementaire homérique ». Mélenchon se dit « insoumis sans compromis ». L’ensemble de cette gauche se retrouve dans la pétition en ligne, Fortifions le Code du travail, qui réclame le retrait du projet et se conclut : « Ensemble, dans les mois qui viennent, nous allons défendre les droits des salariés et jeter les bases d’un Code du travail qui les protège. » Le gouvernement agit dans une précipitation voulue, mais ceux qui disent le contester prennent leur temps, une façon de signifier que pour eux il n’y a pas urgence. Pas un ne dit que cette politique antiouvrière est la seule politique du gouvernement, qu’il n’en a pas d’autre et qu’il la mènera jusqu’au bout, à moins d’en être empêché par les réactions des travailleurs.

Les députés frondeurs promettent des batailles parlementaires homériques, la belle affaire. El Khomri et Valls ont déjà laissé entendre qu’ils pourraient recourir au 49-3, pour couper court aux débats. En fait, avec une droite parlementaire acquise à leur politique antiouvrière, ­Hollande et Valls n’ont rien à craindre des votes de l’Assemblée, et les travailleurs rien à attendre du cirque parlementaire.

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