La France serait donc à nouveau le premier exportateur d’armes de la planète par tête d’habitant. Le groupe Thalès annonce avoir augmenté ses profits de 44 % en 2015. L’équipe de Hollande se vante d’avoir été nettement meilleure que celle de Sarkozy au service des marchands de canons. Elle a même réussi à revendre à l’Égypte les frégates construites pour la Russie, spécialement renforcées pour affronter glaces et hivers rigoureux !

Pour 2016, les perspectives sont mirobolantes. Si ses efforts aboutissent, l’Inde achètera des Rafale et l’Australie des sous-marins. Au Moyen-Orient, bien sûr, les prix du pétrole baissent, et avec eux les revenus des pays du Golfe. La guerre qui s’y déroule permet néanmoins aux marchands d’armes d’espérer de nouveaux contrats profitables. Les industriels français espèrent notamment vendre quatre satellites à l’Arabie, soixante Rafale aux Émirats, un système de défense anti-aérien à la Turquie, vingt-quatre hélicoptères et vingt-huit chasseurs Eurofighter au Koweït, et recevoir deux milliards d’argent saoudien pour rééquiper l’armée libanaise. La guerre au Yémen, où les chars Leclerc achetés par les Émirats arabes unis sont utilisés, est aussi une excellente vitrine pour l’industrie française.

Et même la détresse des migrants qui fuient la guerre est une source de profits supplémentaires pour Thalès, Airbus Defence and Space, et autres pourvoyeurs de barrières électroniques, caméras infrarouges qui ont déjà équipé des milliers de kilomètres de frontières.