Madagascar : Le travail des enfants un fléau qui se développe24/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2260.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Madagascar : Le travail des enfants un fléau qui se développe

L'article suivant est extrait de l'édition du 24 octobre du mensuel Le Pouvoir aux Travailleurs, publié par l'Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI).

[...] Selon certaines ONG, il y aurait environ deux millions d'enfants qui travaillent à travers le pays. Certains travaillent dans le secteur minier, d'autres « participent » aux côtés des adultes dans les usines. Dans les zones rurales de la périphérie de la capitale Antananarivo, des enfants sont très nombreux à accomplir certaines tâches au sein des briqueteries et des parcelles de plantations de légumes maraîchers. Des enfants travaillent également aux côtés de leurs parents à produire du gravier en concassant des blocs de pierre à coups de marteaux à la seule force de leurs bras.

Le travail des enfants n'est pas un phénomène qui date d'aujourd'hui. Cela ne le rend pas pour autant « pardonnable », surtout pour les patrons qui au final en bénéficient.

Cependant, d'année en année, ce phénomène prend de l'ampleur. À des degrés variables, de nombreux secteurs économiques tirent de grands profits du labeur des petites mains enfantines. C'est le cas par exemple dans la filière vanille, où Madagascar est l'un des premiers producteurs au monde. Dans ce secteur, les enfants travaillent au sein d'entreprises dites mandataires, et ce sont les mandataires qui font les frais des coups de colère des enfants et des adultes lorsque les conditions deviennent trop dures.

Au sommet de ce secteur reconnu comme étant prospère, des fortunes se bâtissent. À tel point que des gros bonnets sont suffisamment riches pour faire des va-et-vient par avion entre Madagascar et les États-Unis, grand pays consommateur, où ils négocient cette précieuse denrée à des prix leur permettant de dégager des bénéfices substantiels.

Les autorités ferment les yeux sur leurs méthodes d'enrichissement, surtout parce que ces gens-là ont des relations haut placées, c'est-à-dire le bras suffisamment long pour ne pas être trop inquiétés.

Des ONG internationales, en liaison avec leurs partenaires dans le pays, essaient comme elles le peuvent de soustraire quelques enfants à ces différentes formes de travail lorsque celles-ci empirent. Sur les deux millions d'enfants qui, selon des chiffres officiels, sont exploités, certaines ONG qui mènent des actions dans des régions reculées disent avoir réussi à en retirer quelques milliers pour les réinsérer dans le système éducatif qui lui-même n'existe parfois que de nom. Un chiffre dérisoire par rapport à l'ampleur du phénomène. Elles-mêmes reconnaissent que sans moyens de subsistance durables pour les parents, une grande partie de ces enfants basculent à nouveau dans l'enfer de la lutte pour la survie.

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