Hongrie : Sous la pression du capital financier24/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2260.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Hongrie : Sous la pression du capital financier

Comme bien d'autres pays de l'Union européenne, la Hongrie est sous la pression des marchés, c'est-à-dire du grand capital financier et industriel. Le gouvernement de l'ultraconservateur Viktor Orban vient de faire, contraint et forcé, une demande de prêt au FMI ; demande qu'il s'était toujours refusé à faire depuis son arrivée au pouvoir en 2010, renonçant même à la dernière tranche d'un prêt accordé à l'ancien gouvernement.

Les prédécesseurs sociaux-démocrates avaient appliqué sans sourciller les plans dits d'ajustements structurels voulus par le FMI, entraînant une forte baisse des salaires et du niveau de vie de la majorité de la population, ainsi qu'une importante montée du chômage dans le pays. Cette réalité, fatale aux sociaux-démocrates, avait permis à la démagogie nationaliste de Viktor Orban de remporter haut la main les élections d'avril 2010.

Depuis, le gouvernement jouait sur une ambiguïté qui ne trompait personne. Dans le même temps où il instaurait une minuscule taxe sur les banques qui pratiquent des taux d'intérêts exorbitants, toute sa politique était en faveur des classes riches de Hongrie. Mais même cette démagogie n'a pas été supportée par les financiers qui, via leurs agences de notation, ont fait savoir que l'environnement économique hongrois était devenu « imprévisible... à cause de certaines décisions budgétaires qui auront des effets négatifs sur la croissance ». Étaient visées les « mesures contraires aux règles de l'Union et prises sans consultation préalable avec les secteurs concernés, comme l'imposition des banques et les taxes extraordinaires sur les sociétés d'énergie, de distribution et de télécommunications » ; des secteurs contrôlés en grande partie par les principales puissances impérialistes d'Europe et d'Amérique.

Et pour que les choses soient claires, l'Union européenne vient d'adresser un avertissement à la Hongrie, ainsi qu'à plusieurs petits pays européens, et parle même de renforcer les contrôles sur leurs budgets nationaux.

Le nationalisme virulent de Viktor Orban ne peut ni ne veut s'opposer aux exigences du grand capital. Sa surenchère ultra conservatrice et xénophobe n'est là que pour flatter les comportements et les préjugés les plus arriérés. Se présentant comme un rempart contre l'étranger ou ce qui est « non magyar », sous entendu les juifs, les communistes et les Roms, Orban oublie volontairement la dictature du capital dont il est un des représentants.

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