Fralib -- Gémenos (Bouches-du-Rhône) : Revers judiciaire pour la direction24/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2260.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fralib -- Gémenos (Bouches-du-Rhône) : Revers judiciaire pour la direction

Jeudi 17 novembre, la direction de Fralib a vu son plan de licenciements annulé par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, à la grande satisfaction des salariés.

Depuis plus d'un an, les salariés de Fralib à Gémenos, une filiale de la multinationale Unilever produisant des sachets de thé et d'infusion, luttent contre la fermeture de leur usine, et les 182 licenciements à la clef. Depuis deux mois, la direction a arrêté la production, et les salariés occupent l'usine. Ils veulent empêcher son démantèlement, notamment le départ des machines vers d'autres sites de production. Les travailleurs de Fralib multiplient les manifestations et les interventions auprès de la population, reprises dans les médias, pour faire connaître leur situation. Ils devraient manifester par exemple jeudi 24 novembre à Paris, devant le Comité d'entreprise du groupe Unilever.

Le revers judiciaire subi par Unilever le 17 novembre comporte l'annulation de son « plan de sauvegarde de l'emploi » (PSE) par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Les licenciements sont donc annulés jusqu'à nouvel ordre. Les mesures de reclassement des salariés ont été jugées « peu sérieuses » par le tribunal. Et pour cause : sur 102 ouvriers, 30 postes ont été proposés dans d'autres usines du groupe en France, mais le plus souvent très loin de la région (en Alsace par exemple) ; 17 postes sont aussi proposés en Pologne... pour des salaires qui tournent autour de 500 euros par mois.

La multinationale Unilever déclare vouloir recommencer la procédure de plan social, et ne pas relancer la production à Gémenos. Et depuis des semaines, elle procède à toutes les provocations pour décourager les travailleurs. Certains d'entre eux ont par exemple reçu quelques dizaines d'euros en guise de salaire le mois dernier : ils étaient considérés comme grévistes, alors qu'il n'y a pas de travail ! Dernièrement, elle a fait intervenir des hommes de main pour essayer de faire évacuer l'usine, sans succès. Les syndicats de Fralib estiment à plus d'un million d'euros les frais d'huissiers et de gardes du corps engagés par Unilever.

Unilever aurait tout à fait les moyens de maintenir les emplois à Gémenos, au lieu de faire produire toujours davantage par moins de travailleurs, pour réduire sans cesse les coûts. Il serait tout à fait possible pour cette multinationale, qui emploie 167 000 personnes dans le monde et 3 100 en France de répartir la charge de travail entre ses usines, de manière à ne plus menacer les moyens d'existence des travailleurs. Elle pourrait le faire... à condition d'y être obligée.

Les travailleurs de Fralib n'ont pas encore obtenu de conserver leur emploi, mais par leur ténacité, ils mettent en échec depuis de longs mois Unilever, qui croyait que se débarrasser d'eux serait une simple formalité.

Correspondant LO

À l'appel du comité du groupe Fralib

Rassemblement jeudi 24 novembre à 11 h, à Paris au métro Varenne pour manifester devant le Comité d'entreprise du groupe Unilever

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