L'initiative commune des confédérations : Inaction syndicale face à la crise24/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2260.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'initiative commune des confédérations : Inaction syndicale face à la crise

Face aux attaques du gouvernement annoncées depuis cet été, bien des militants syndicaux, des travailleurs combatifs espéraient une réponse des centrales syndicales et un appel un peu consistant pour affirmer le refus de payer la crise en lieu et place de ceux qui en sont responsables.

Les confédérations syndicales, cette fois unies, y compris FO, ont annoncé leur volonté de ne pas laisser passer les derniers mauvais coups et d'en appeler aux travailleurs. Une réunion s'est donc tenue à cet effet le 18 novembre, et elle a débouché sur... un appel à ne rien faire. Il n'y aura rien en dehors, stipule le communiqué officiel, d'aller « interpeller le gouvernement, les élus et les responsables d'entreprises dans la période du 1er au 15 décembre », avec « un temps fort le 13 décembre ». Et sur quelles revendications les stratèges syndicaux demandent-ils à des délégations d'aller pleurer auprès des patrons, du gouvernement, des élus ? Pour « obtenir d'autres solutions ». Lesquelles ? Personne n'en sait rien.

Déjà l'initiative précédente des centrales syndicales, le 11 octobre, n'avait rien eu de mobilisateur, aussi bien sur le contenu des revendications avancées que sur les modalités d'action. Mais cette fois-ci, si elles voulaient démontrer à tous, à leurs propres militants et à l'ensemble des travailleurs qu'elles ne veulent rien faire, elles ne s'y seraient pas prises autrement. D'ailleurs, pour qu'il n'y ait aucun malentendu, Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, a tenu à marteler à la radio le 22 novembre qu'il n'y aurait ce 13 décembre « ni grèves ni manifestations », ajoutant que les travailleurs n'attendaient pas des actions mais des explications.

En se comportant de la sorte au moment où la crise s'amplifie et avec elle la volonté du gouvernement de faire payer la population, les centrales syndicales ne ripostent évidemment pas au niveau où il le faudrait. Mais plus grave encore, elles apportent une caution politique aux responsables des agressions contre le monde du travail : le patronat et le gouvernement. Cette inaction choisie, ces délégations auprès du patronat, du gouvernement, des élus pour avoir des « explications » reviennent à dire que les travailleurs n'ont rien à attendre de leur action propre et qu'ils doivent s'en remettre à la bonne volonté des élus pour faire « quelque chose ».

En fait, la seule conclusion non dite est qu'il faudrait s'en remettre aux prochaines élections. Mais ceux qui postulent à exercer le pouvoir dans la prochaine période sont tous d'accord pour préserver les intérêts de la classe capitaliste et donc, pour ce faire, s'attaquer au monde du travail. Les dirigeants des centrales syndicales, en fait, font d'avance allégeance à ce même programme.

Les travailleurs, les militants attachés sincèrement à la défense de leurs camarades de travail sont donc prévenus. Cependant, personne, aucune déclaration ni aucune manoeuvre ne pourront empêcher l'explosion sociale en gestation. Il s'agit de s'y préparer et de préparer les travailleurs à lutter et à gagner les futurs combats pour garantir l'emploi, les salaires et les pensions de tous.

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