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Leur société
Dunkerque : Suicide d'un éducateur
Jeudi 17 novembre, Fabrice Hrycak, un éducateur de l'Association d'action éducative (AAE) de Dunkerque s'est pendu sous un pont. Il avait fait l'objet d'une sanction disciplinaire début septembre.
Agressé et blessé par un jeune dont il avait la charge, il s'était dégagé en lui donnant un coup de tête, qui n'avait pas entraîné de blessure pour l'adolescent. Le directeur l'avait alors convoqué, non pas pour le déclarer en accident de travail puisqu'il avait deux côtes cassées, mais pour un entretien préalable à licenciement. Finalement, il avait été muté à Hazebrouck, à 40 km de Dunkerque et avait eu un avertissement. C'était une double peine illégale qu'il n'acceptait pas. Il était depuis dans un état dépressif.
Pour ses collègues de travail, la direction de l'Association -- composée de dirigeants locaux du PS -- a eu une grande part de responsabilité dans le suicide de Fabrice Hrycak.
Cela fait plus d'un an que le personnel de l'AAE se plaint d'une aggravation de leurs conditions de travail. Le nombre des personnes à aider augmente, mais pas celui des salariés. Une réorganisation récente n'a fait qu'empirer les choses. D'où un travail très difficile, un malaise général, un stress, qu'ils ont dénoncés à de nombreuses reprises. Mais la direction n'a rien voulu savoir. Elle s'est prononcée contre une expertise demandée par le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), en particulier sur la situation de l'unité où travaillait Fabrice. Plus, elle a assigné le CHSCT au tribunal de grande instance pour contester la nécessité d'une expertise.
Le suicide de Fabrice a provoqué une grande émotion à Dunkerque, bien au-delà du milieu éducatif. La marche en sa mémoire le lundi 21 novembre a réuni 600 personnes. Réunis en assemblée générale après la manifestation, les collègues de Fabrice veulent que les choses changent en profondeur. Et d'abord que la direction s'en aille.