CASH de Nanterre (Hauts-de-Seine) : Patients et salariés menacés par la casse du service public de santé24/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2260.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CASH de Nanterre (Hauts-de-Seine) : Patients et salariés menacés par la casse du service public de santé

Mercredi 16 novembre, un rassemblement était organisé devant l'hôpital Max-Fourestier de Nanterre. Trois cents personnes, personnel et habitants, sont venues pour dénoncer les coupes claires annoncées par l'ARS (Agence régionale de santé) pour l'hôpital.

L'ARS a décidé de supprimer les services de chirurgie, de réanimation et les urgences de nuit (36 000 passages annuels dont plus de 800 débouchent sur une hospitalisation), et de transférer ceux-ci à l'hôpital Louis-Mourier, dans la ville voisine de Colombes, qui est déjà saturé et où l'ARS vient de supprimer le service de médecine nucléaire. Si ces fermetures deviennent effectives, combien de temps supplémentaire va-t-on attendre sur un brancard aux urgences de Colombes ? Sur la ville de Nanterre, qui compte 92 000 habitants, les conséquences seront désastreuses : les trois centres de santé municipaux sont déjà saturés.

Les regroupements de ce type, instaurés par l'ARS à l'échelle de toute l'Île-de-France au prétexte des déficits de ces hôpitaux (12 millions pour Max-Fourestier et 14 pour Louis-Mourier à Colombes), se traduisent pour les usagers par un saccage révoltant du service public de santé. Ce qui choque aussi les usagers et le personnel est que ces déficits sont manifestement fabriqués : par exemple à l'hôpital de Nanterre, un bloc de chirurgie flambant neuf qui a coûté 14 millions d'euros a été ouvert en avril 2009, et l'ARS veut maintenant le fermer ! Et si la chirurgie conventionnelle ferme, comment le déficit pourra-t-il être résorbé alors que c'est elle qui « rapporte » le plus, selon le système de tarification à l'acte instauré depuis 2005 ?

L'hôpital, dénommé aussi Centre d'accueil et de soins hospitaliers (CASH) a en son sein un secteur médico-social, le CHAPSA, pour les personnes sans-abri. Si les urgences de nuit à Nanterre ferment, où vont-elles aller ? Quel hôpital, quelle clinique les prendra en charge alors qu'elles ne sont pas solvables ?

L'inquiétude gagne aussi le personnel qui vient d'apprendre que le directeur s'est vu refuser un nouvel emprunt par l'ARS, emprunt qui devait servir à honorer les fournisseurs. Sur les 1 500 personnes que compte l'hôpital, environ 400 sont contractuelles et s'inquiètent de leur avenir. Louis-Mourier à Colombes fait partie d'un autre regroupement AP-HP déjà en restructuration où des postes sont supprimés.

La mobilisation ne fait que commencer mais il est évident que personnel et usagers devront être au coude à coude pour refuser la casse programmée de l'hôpital de Nanterre.

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