Air France : Arrêts maladie et jours de carence non payés...24/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2260.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : Arrêts maladie et jours de carence non payés...

Même si le projet a été finalement abandonné, l'annonce gouvernementale d'un quatrième jour de carence en cas d'arrêt maladie a beaucoup fait discuter parmi le personnel au sol d'Air France, soit 50 000 salariés concernés.

Dans les ateliers et hangars d'Orly, ce qui revenait souvent était l'inquiétude quant au fait de savoir si ce quatrième jour allait être pris en charge ou pas par la direction. Et celle-ci ne répondait toujours pas aux questions posées sur ce point en réunions de délégués du personnel.

À Roissy, on notait aussi des remarques d'ouvriers et de techniciens telles que : « C'est nous qui allons payer » ; « Le gouvernement essaie encore de monter le privé contre le public », puisque le mode d'indemnisation des congés maladie et les règles de carences diffèrent sensiblement entre les deux.

Certains faisaient également remarquer que les chiffres avancés dans la grande presse et par le gouvernement sur la question -- qui affirment souvent que les trois quarts des entreprises prennent à leur charge les jours de carence, compensant ainsi leur non-remboursement par la Sécurité sociale -- sont loin de refléter la réalité sur le terrain.

Ainsi, à Air France, depuis 1993 et le premier plan dit « de retour à l'équilibre » de la direction, qui s'attaquait aux conditions de travail et de rémunération du personnel, les jours de carence ne sont plus payés qu'à concurrence de deux arrêts maladie par an. À partir du troisième arrêt maladie, et sauf en cas d'hospitalisation, les jours de carence restent à la charge du travailleur. Ajoutons qu'à l'époque, la direction de la compagnie avait aussi supprimé le système antérieur des jours de maladie indemnisés lorsqu'on l'avait avertie par téléphone le jour même.

Quant aux travailleurs des entreprises extérieures, auxquelles Air France a sous-traité au fil des ans toute une série d'activités afin de réaliser des économies à leurs dépens, leur situation est encore plus défavorable. Ceux qui relèvent de la convention collective du nettoyage, par exemple, n'ont droit à aucune compensation des jours de carence. En outre, leurs employeurs ne complètent les indemnités de la Sécurité sociale qu'à partir du douzième jour d'arrêt.

Partager