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- Lutte ouvrière n°2250
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Leur société
Crise de la dette, crise boursière, crise économique : Ce n'est pas aux travailleurs de payer
La publication de mauvais chiffres de l'emploi aux États-Unis avait récemment provoqué l'effondrement des Bourses mondiales. Puis, le 12 septembre, c'est à nouveau la crainte d'une faillite de l'État grec et de ses conséquences pour les banques européennes qui a mis le feu aux poudres... en attendant les fluctuations suivantes.
La Commission européenne, le FMI et la BCE, qui tiennent les cordons de la bourse, reprochent au gouvernement grec de n'avoir pas mis en oeuvre assez vite toutes les mesures du dernier plan d'austérité et le menacent de remettre en cause les 159 milliards d'euros de prêts promis lors du sommet européen du 21 juillet dernier.
Sous couvert d'aider la Grèce, et surtout de « rassurer les marchés », il s'agit de sauver la mise des banques européennes créancières du pays. C'est inique et aberrant, parce que les mesures imposées à la Grèce ont plongé l'économie du pays dans la récession et ont donc accru le risque de faillite pour l'État grec, et par ricochet celle des banques créancières.
Mais la dette de la Grèce n'est pas la seule cause des soubresauts actuels des marchés financiers, ni la seule cible des attaques des spéculateurs. Après le Portugal, l'Irlande et l'Espagne, c'est désormais l'Italie qui est en ligne de mire. Mais avec le montant des dettes publiques italiennes -- environ 1 900 milliards d'euros -- on change d'échelle. Le risque, pour les banques détentrices d'obligations italiennes, mais aussi les espoirs de gains pour les spéculateurs, est en proportion.
De Trichet, patron de la BCE, à Fillon, Premier ministre, en passant par le gouverneur de la Banque de France et par Baroin, ministre de l'Économie, tous ont eu beau multiplier, jour après jour, les déclarations rassurantes sur la solidité des banques françaises, rien n'y a fait. Lundi 12 septembre, en un seul jour, les actions de la Société générale et celles du Crédit agricole ont perdu chacune plus de 10 %, celles de BNP-Paribas, la plus exposée des trois sur la dette italienne, plus de 12 %. Au total, entre le 1er juillet et le 12 septembre, après une succession de fortes baisses et de légers rebonds, la Société générale a perdu 62 % de sa valeur boursière, le Crédit agricole 54 % et BNP-Paribas 51 %.
Mais si, depuis le début de la crise boursière actuelle, ce sont les actions des banques européennes qui ont le plus baissé, pratiquement toutes les sociétés et tous les secteurs de l'économie ont été touchés. Ce qui hante les « marchés », c'est-à-dire les possédants, au-delà de la dette des États européens, c'est la perspective d'un ralentissement durable, voire d'une récession de toute l'économie mondiale. Les milliards de dollars, d'euros ou de yens des plans d'aide au grand patronat versés depuis 2008, censés relancer l'économie, n'ont fait qu'alimenter la spéculation, et aggraver encore la crise.
La crise dans laquelle s'enfonce l'économie capitaliste indique la faillite du système capitaliste lui-même.