Refuser le nouveau chantage au sauvetage des banquiers14/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2250.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Refuser le nouveau chantage au sauvetage des banquiers

Face à la crise de la dette des États européens, et face à l'aggravation annoncée de la crise de l'économie productive, Christine Lagarde, au nom du FMI, vient de découvrir que les banques européennes étaient trop fragiles. Elle les a fortement invitées à se recapitaliser d'urgence, autrement dit à se renforcer financièrement, « si possible par des canaux privés ou par l'intermédiaire d'une forme de financement public européen ».

Pour contrer la spéculation, et surtout pour venir au secours des banquiers européens, la Banque centrale européenne leur a racheté des obligations des États grec, portugais, irlandais, et plus récemment espagnol et italien. Ce qui revient à transférer le risque de dépréciation de ces titres des banques privées vers les banques centrales publiques, et donc des actionnaires privés vers les citoyens des États européens. Il y en aurait au total pour plus de 140 milliards. Ce qui n'a pas empêché les spéculateurs de continuer à jouer la dette des États européens et les cours des actions des banques à la baisse.

En 2008, quand les spéculations sur l'immobilier américain ont conduit les banques au bord de la faillite, les États et les banques centrales ont volé à leur secours à coups de milliards. Il fallait, disaient-ils, sauver les banques pour éviter la catastrophe. Pour cela, les États se sont endettés sans compter, auprès des mêmes banques, et ont pris tous les risques à leur compte. De ce fait, aujourd'hui, presque trois ans après, ce sont les États et par contrecoup les banques qui seraient sous la menace d'une faillite. Il faudrait donc à nouveau venir au secours des banquiers. Mais pour les populations, de plan d'austérité en plan d'austérité, c'est déjà et de plus en plus la catastrophe. Il faut refuser de payer encore une fois pour redresser ce qui n'est pas redressable.

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