Mutuelles : Une nouvelle cible pour attaquer les revenus modestes14/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2250.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mutuelles : Une nouvelle cible pour attaquer les revenus modestes

Dans le cadre du « plan de rigueur », la majorité gouvernementale a voté le doublement d'une taxe sur les mutuelles, qui sera intégralement répercutée sur leurs tarifs. Cette mesure devrait rapporter à l'État 1,1 milliard d'euros annuellement, au détriment en premier lieu de celles et ceux qui, financièrement, ont déjà bien du mal à se soigner.

Ce passage de 3,5 % à 7 % du taux de la taxe spéciale sur les contrats de complémentaires santé, souscrits auprès d'une mutuelle, d'une compagnie d'assurances ou d'une institution de prévoyance, les plus riches ne s'en apercevront même pas. Par contre, pour des ménages aux revenus modestes, la hausse du tarif des mutuelles les conduira à se restreindre sur d'autres dépenses qui sont, elles aussi, de première nécessité, à moins de renoncer à souscrire à une mutuelle, ce qui est pourtant de plus en plus indispensable étant donné le désengagement de l'Assurance maladie. « En moyenne, une bonne mutuelle coûte 80 euros par mois. Et dans les 110 euros pour un couple avec enfants. Si les prix augmentent encore, beaucoup de ménages ne pourront plus se payer une couverture maladie ou choisiront une protection plus faible », a souligné un collectif d'une trentaine d'associations intervenant dans le domaine de la santé.

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a prétendu que la répercussion de la hausse n'était en rien « obligatoire » : « Aucune mutuelle, aucune compagnie d'assurances n'est en situation financière difficile. » « Les mutuelles ont des marges », a renchéri la secrétaire d'État à la Santé, Nora Berra. Les mutuelles ont évidemment expliqué qu'elles seraient obligées de répercuter sur leurs tarifs ce qu'elles devront payer en plus à l'État. Quant aux compagnies d'assurances, qui effectivement se portent bien, l'État se garde bien de prélever sur leurs profits, choisissant de prélever dans le porte-monnaie de la population. L'idée de mettre les riches à contribution, le gouvernement la réserve à quelques discours préélectoraux, et encore !

Partager