Agrati : Quand un industriel supprime des emplois avec le soutien de l'argent public14/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2250.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Agrati : Quand un industriel supprime des emplois avec le soutien de l'argent public

Le groupe italien Agrati Fastening System s'est installé en France en 2010, en reprenant un équipementier en difficulté, Acument. Pour attirer Agrati, l'État français et les collectivités locales (région Nord-Pas-de-Calais et Valenciennes Métropole) ont déroulé le tapis rouge, ou plutôt ont sorti le carnet de chèques. D'après les syndicats, l'État aurait même accepté d'effacer purement et simplement la dette sociale d'Acument.

La filiale française d'Agrati s'est constituée grâce aux capitaux apportés directement par le FMEA, le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, structure mise en place en 2009 et financée par PSA, Renault... et l'État. Le FMEA est directement actionnaire d'Agrati France, à hauteur de 52 %. C'est dire si PSA porte une responsabilité directe dans la situation actuelle : le groupe n'est pas seulement donneur d'ordres, mais directement actionnaire de son propre fournisseur. Quant à l'État, il a mis quelque 17 millions dans l'affaire.

Si Agrati claironne partout qu'il s'est servi de ces fonds publics pour « moderniser l'outil de production », il s'en est aussi servi pour supprimer des emplois : sur tous les anciens sites d'Acument, l'un d'eux, celui d'Amiens, est en train de fermer purement et simplement, avec quelque 80 licenciements à la clé et 32 suppressions de postes à Fourmies.

Agrati et ses partenaires se vantent d'avoir « pérennisé 75 % des emplois ». Cela signifie qu'ils en ont détruit 25 %. Voilà quelle est la conception de l'État en matière de « modernisation » de l'industrie.

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