Renault Douai : Contre l'aggravation de l'exploitation, débrayages en série14/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2250.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Douai : Contre l'aggravation de l'exploitation, débrayages en série

L'usine Renault de Douai, qui produit des Scénic et des Mégane, a repris le lundi 22 août après les vacances. Et dès le 24 août des débrayages avaient lieu dans différents secteurs. Depuis, il n'y a pas eu de semaine sans débrayage. Ils ont tous une même raison : l'aggravation de la charge de travail.

Déjà bien avant les congés, le directeur avait expliqué qu'il fallait préparer l'usine à l'arrivée de nouveaux modèles dans un an. Pour cela, il avait décidé de fermer une des deux chaînes pour préparer des transformations et donc de concentrer toute la production sur une seule chaîne. Du coup, il y avait selon lui 600 personnes de trop dans l'usine. Outre un plan de départs volontaires des plus anciens qui ne tentait pas grand monde car il fallait accepter de partir en perdant trop d'argent, il y a eu une politique de mutations dans le groupe, parfois à plusieurs centaines de kilomètres. C'est ainsi qu'en six mois 625 travailleurs ont été mutés. Mais ils manquent aujourd'hui ! Car le directeur a envoyé à tous un courrier pour demander des efforts supplémentaires. Il vient de s'apercevoir qu'il lui faut 3 800 voitures de plus d'ici fin octobre...

Il y a un an, il y avait encore 5 300 salariés dans l'usine. Il n'y en a plus que 4 900, en comptant les intérimaires. Il faudrait produire 3 800 voitures de plus qu'avant, sur une seule chaîne, et avec 400 travailleurs de moins !

C'est pourquoi quatre samedis sont travaillés au volontariat en septembre. Quatre autres sont annoncés en octobre, mais la direction ne dit pas s'ils seront au volontariat. Elle cherche aussi des volontaires pour travailler une ou deux heures supplémentaires sur le poste de l'après-midi. Pour cela, elle fait pression sur les chefs en leur disant que, s'ils ne trouvent pas assez de volontaires, ce sont eux qui iront sur chaîne. Le syndicat de l'encadrement, la CGC, a même sorti un tract pour s'en indigner en titrant : « À chacun son métier ! »

Dans certains secteurs, comme au Bout de Montage, la direction veut retirer 50 travailleurs sur 100 pour les envoyer ailleurs. Pour cela, elle envoie des chronométreurs. Elle leur a dicté auparavant les résultats : par exemple, un travailleur qui n'arrive pas à tenir le poste tellement c'est dur est jugé à « seulement 62 % de ses capacités » ! Dans un secteur de robots de soudure, la direction propose même une équipe de nuit pour quinze jours seulement, et seulement pour ce bâtiment, une équipe qui ne fonctionne d'ailleurs pas réellement, tant l'improvisation est grande.

Alors, les débrayages se multiplient. Jeudi 8 septembre, il y a même eu un défilé dans l'atelier d'assemblage. La direction est prévenue : pour plus de travail, il faut plus de travailleurs !

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