Clermont-Ferrand : Encore des expulsions de sans-papiers14/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2250.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Clermont-Ferrand : Encore des expulsions de sans-papiers

Deux familles kosovares qui avaient réussi à venir en France viennent d'être expulsées en Serbie.

Sur ordre du préfet du Puy-de-Dôme, les gendarmes ont arrêté parents et enfants près d'Ambert et ils les ont envoyés immédiatement au centre de rétention de Rouen. Lundi 5 septembre, femmes et enfants ont été mis dans un avion pour la Serbie, tandis que les hommes étaient envoyés à Roissy, pour être renvoyés eux aussi en Serbie.

Or, à quelques heures près, un juge du tribunal administratif de Rouen allait annuler la mesure de rétention, qu'il estimait disproportionnée. Ce juge a pris la même décision que celui de Lille, peu de temps auparavant, en faveur d'une famille kosovare, arrêtée elle aussi à Clermont-Ferrand.

Les protestations de l'avocat de ces familles, ainsi que celles des associations de soutien, dont RESF, n'ont pas ébranlé la préfecture du Puy-de-Dôme qui se retranche derrière les subtilités du droit. En effet, selon les services du préfet, c'est seulement le maintien en rétention qui a été annulé, mais pas l'obligation de quitter le territoire, suite à un arrêté de reconduite à la frontière pris le 10 août. Et, toujours pleine de zèle, la préfecture a aussitôt réquisitionné un avion pour le lundi 5 au matin.

Ni les protestations, ni les efforts de l'avocat qui a formulé un appel devant la Commission nationale du droit d'asile, n'ont pu empêcher la préfecture de recommencer ses mauvais coups.

Le gouvernement ne fait qu'aggraver les conditions de rétention avec la loi Besson, en vigueur depuis le 18 juillet. En effet, pour saisir le juge des libertés sur la durée de la rétention, il faut dorénavant cinq jours et non plus deux à partir du placement en rétention.

Si la préfecture n'avait pas ainsi été favorisée par ces décisions scandaleuses, le juge aurait pu faire libérer à temps les familles.

C'est d'autant plus choquant que les expulsions ont eu lieu le jour même de la rentrée scolaire, alors que cinq des enfants de ces familles étaient régulièrement inscrits dans leur école.

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