Cantines scolaires : Des économies sur le dos des plus démunis14/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2250.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cantines scolaires : Des économies sur le dos des plus démunis

Suite au tollé soulevé par la décision du maire UMP de Thonon-les-Bains de refuser l'accès à la cantine des enfants de parents au chômage, différents journaux rappelaient que plus de 70 communes, et ce depuis plus de dix ans, ont déjà pris des mesures semblables, dont des grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Meaux, Troyes, Nice...

La Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) a lancé un appel pour que cessent ces pratiques et que la cantine devienne un service public de droit pour tous, comme l'est la scolarisation. Pour justifier leur choix, les municipalités qui gèrent les cantines des écoles, tout comme les autres collectivités locales en charge des établissements du secondaire, avancent les difficultés financières auxquelles elles sont confrontées et l'augmentation des demandes du fait de la poussée démographique. Certes ! Mais ces municipalités qui décident de restreindre l'accès à la cantine aux plus démunis font justement un choix, et surtout le choix le plus facile. Comme l'explique la FCPE : « L'argument consistant à dire que les demandeurs d'emploi ont le temps de venir récupérer leurs enfants à la pause de midi en cache d'autres, moins avouables. Fragilisés, ces gens ont tendance à moins protester. Et puis, ce sont eux qui bénéficient, lorsqu'il en existe, des tarifs sociaux. Mieux vaut donc, du point de vue des finances municipales, privilégier les familles qui paient plein pot .» Il est effectivement plus économique d'ouvrir la cantine à ceux qui peuvent payer, et qui payent même le tarif le plus élevé ! Et on peut ajouter que la décision d'exclure les enfants de chômeurs peut être l'occasion de flatter la partie réactionnaire de l'opinion, encline à considérer les chômeurs comme des assistés.

Parfois, il n'y a malheureusement même pas besoin d'interdiction : un nombre croissant de parents se retrouvent dans une situation tellement précaire qu'ils ne peuvent pas payer les repas à la cantine scolaire, même avec les aides dont ils peuvent bénéficier.

L'appauvrissement des classes populaires du fait de la crise devrait au contraire conduire aussi bien l'État que les collectivités locales à tout faire pour que les cantines scolaires, comme tous les services publics, restent accessibles à tous.

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