Samu social de Paris : Pour des salaires décents !08/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2175.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Samu social de Paris : Pour des salaires décents !

Depuis le 31 mars, les travailleurs du Samu social de Paris, qui compte environ 650 salariés, sont en grève à l'appel des syndicats Sud et CGT. Ils ont organisé un « pique-nique solidaire » le lundi de Pâques pour s'adresser aux passants. Ils dénoncent la précarité de leur statut et les conditions de travail mauvaises, pour eux comme pour les SDF ou les travailleurs pauvres qu'ils accueillent.

C'est la première fois qu'il y a une grève au Samu social de Paris, né en 1994. Le mouvement est parti une semaine auparavant des permanenciers qui répondent au téléphone du 115, révoltés que la direction veuille enregistrer leurs appels. Ils dénoncent aussi le fait que, chaque jour, une demi-heure de travail supplémentaire ne leur est pas payée. Le 31 mars, ils étaient rejoints par ceux qui font des maraudes dans les rues ou qui travaillent dans les centres d'hébergement. Ce jour-là, sur les dix-sept camions qui roulent habituellement la nuit dans Paris, cinq seulement l'ont fait.

Les grévistes dénoncent des salaires insuffisants : 1 100 euros net pour répondre au téléphone ; 1 490 euros brut (sans prime de risque ni treizième mois) pour une infirmière travaillant dans une halte soins-santé ; 1 450 net pour une travailleuse sociale dans une équipe mobile en maraude, mais qui doit travailler 15 nuits et deux week-ends par mois avec une prime de nuit de 97 centimes et une prime de dimanche de 3,5 euros !

Les grévistes, qui ne veulent pas être traités comme des bénévoles ni comme les bonnes soeurs d'antan, exigent 10 % d'augmentation pour tous ceux qui ne gagnent pas 2 000 euros net par mois. Ils demandent aussi des primes de risque pour ceux qui travaillent de nuit ou participent aux maraudes. La direction du Samu social se défend en disant qu'elle ne décide pas sur tout et doit en référer à plusieurs tutelles : l'État, la Mairie de Paris, la Ddass et des financeurs privés.

Le Samu social est un « groupement d'intérêt public », et en conséquence il n'est rattaché à aucune convention collective. Les contrats de travail sont en général des contrats à durée déterminée (CDD) de durées fantaisistes. Ici deux ans, là quatre, cinq ou six ans.

La direction, pour le moment, minimise l'importance de ce mouvement, et parle de réunir un « groupe de travail technique » pour faire le point. Mais ce mouvement traduit le malaise de travailleurs qui doivent faire face aux conséquences de la dégradation sociale alimentée par la crise et la politique d'un gouvernement exclusivement au service des plus riches. Un gréviste a ainsi résumé ce malaise : « On nous demande de nous occuper de personnes en situation de grande détresse, alors que nous-mêmes sommes dans une précarité voisine de celle de certains des travailleurs pauvres à qui nous sommes censés remonter le moral. »

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