Amiante - Un ouvrier de Saint-Gobain (ex-Norton) : De La Courneuve gagne son procès08/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2175.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Amiante - Un ouvrier de Saint-Gobain (ex-Norton) : De La Courneuve gagne son procès

Un ancien ouvrier de l'usine Saint-Gobain Abrasifs (ex- Norton) de La Courneuve, atteint de plaques pleurales provoquées par l'amiante, vient de gagner son procès en appel contre Saint-Gobain, qui se voit condamné à lui verser 35 000 euros de dommages et intérêts pour faute inexcusable.

Cette somme est bien sûr dérisoire par rapport à la gravité du préjudice subi par ce travailleur, mais pour lui ce jugement en appel est une victoire car il avait été tout simplement débouté en première instance.

La lecture du jugement est sans équivoque : Saint-Gobain et Norton avant lui, ne pouvaient ignorer les risques que l'on court à utiliser l'amiante sans protection. Il n'est que d'en citer quelques extraits : « La dangerosité de l'amiante avait été mise en évidence en France depuis le début du 20e siècle par le rapport Auribault, publié en 1906 au bulletin de la médecine du travail ; par le rapport du professeur Dhers publié en 1930 dans la revue de la médecine du travail ; par le rapport du professeur Truhault publié en 1954 dans les archives des maladies professionnelles et qui range l'amiante dans la liste des substances chimiques agents de cancers professionnels (...). » Et cette énumération continue pour conclure : « La société Saint-Gobain Abrasifs, auparavant Norton, ne pouvait ignorer la dangerosité de l'exposition à l'amiante ; (...) la société Saint-Gobain Abrasifs, auparavant Norton, quoique n'utilisant pas l'amiante comme matière première avait conscience du danger occasionné par ce matériau .»

Les attendus du procès évoquent aussi les conditions dans lesquelles cet ouvrier a été exposé : « Il a travaillé à partir de 1970 dans un atelier où des plaques d'amiante étaient utilisées comme plaques de cuisson des briques réfractaires. Il a manipulé ces produits jusqu'en 1978 .»

Ce jugement peut être un encouragement pour tous les autres travailleurs qui ont été exposés dans cette usine, fermée depuis 2007. Ils sont nombreux à avoir des plaques pleurales, ils sont nombreux à avoir été reconnus amiantés dans le cadre de leur travail, et ils devraient aussi être nombreux à engager, à leur tour, un procès contre Saint-Gobain.

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