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États généraux de la sécurité à l'école : Le gouvernement hypocrite et irresponsable
Mercredi 7 et jeudi 8 avril ont eu lieu des États généraux sur la sécurité à l'école. Quand le gouvernement se heurte à des difficultés qu'il ne sait comment résoudre, si tant est qu'il en ait jamais eu la volonté, le plus simple et surtout le plus économique pour lui est de convoquer quelques prétendus spécialistes qui, à défaut d'avoir des solutions, pensent avoir des idées novatrices.
En règle générale, rien ne sort de ces rencontres. Qui se souvient des États généraux de la presse, de la santé, de l'outre-mer, de la bioéthique, de l'enfance ou de l'industrie, qui ont tous eu lieu ces derniers deux ans ? Et surtout, qui peut dire qu'il en soit sorti quoi que ce soit ? Ces États généraux servent tout au plus à confirmer des choix gouvernementaux en leur donnant l'aval de quelques experts dits indépendants.
La violence à l'école est certes réelle, comme en a témoigné dernièrement l'agression d'un lycéen de 14 ans, élève de l'établissement Adolphe-Chérioux à Vitry en banlieue parisienne. Survenue au début du mois de février, cette agression avait entraîné une forte protestation des enseignants de ce lycée et au-delà qui, durant près de quinze jours, s'étaient mobilisés pour obtenir des moyens humains supplémentaires, le doublement de l'équipe d'assistants d'éducation étant le minimum demandé. C'est d'ailleurs suite à cet incident, et pour apaiser la colère des enseignants, que le ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel, avait annoncé la tenue des États généraux sur la sécurité à l'école.
En fait, le gouvernement a déjà répondu aux questions qu'il met en débat. Pour lui, il s'agit de « sanctuariser l'école ». Cela passe par exemple par l'équipement des établissements scolaires en caméras de vidéo-surveillance, par l'installation de clôtures autour des collèges et lycées, ou encore par l'intervention d'équipes mobiles de sécurité. Et comme il est à la mode de faire appel à des psychologues pour affronter des situations difficiles, Chatel recommande de former les professeurs au stress et à la gestion de crise. À ce propos, le ministre a annoncé que 400 proviseurs et adjoints suivront des sessions de ce type avant la fin de l'année.
Parmi toutes les mesures que Chatel envisage, aucune ne répond aux souhaits des enseignants et des parents d'élèves, qui demandent une hausse des effectifs, notamment en termes de surveillants. La violence en milieu scolaire a bien sûr des racines sociales qui dépassent amplement le cadre de l'école. De ce fait, elle ne pourra pas être résolue dans le seul milieu scolaire. Cela, les enseignants le savent fort bien. Mais ils savent aussi que la diminution de personnel encadrant est de toute façon néfaste. Pourtant, c'est dans cette voie que le ministre et avec lui le gouvernement poursuivent, en supprimant cette année 16 000 postes dans l'Éducation nationale.
Non content de mettre en oeuvre une politique irresponsable, Chatel la mène avec cynisme quand il affirme que « la sécurité d'une école n'est pas l'affaire des seuls surveillants », mais « la responsabilité de tous les adultes, notamment les enseignants », dont il diminue pourtant le nombre de façon drastique.