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Leur société
Loir-et-Cher : Les emplois ne doivent pas être à la merci des profits
L'Insee vient de publier les chiffres du chômage pour février. En Loir-et-Cher, le nombre de chômeurs s'élève à plus de 12 200, en augmentation de 1,8 % sur un mois et de 11,9 % en un an. Comment pourrait-il en être autrement, quand les licenciements succèdent aux fermetures d'entreprises ?
Chaque fois, c'est le même refrain : « Bien évidemment, des mesures de reclassement et d'accompagnement seront proposées aux personnels licenciés ». Un an plus tard, lorsque la cellule de reclassement a terminé sa mission, nombre de travailleurs n'ont toujours pas retrouvé d'emploi, si ce n'est des postes précaires et de courte durée, comme ces travailleurs de Ranger à Theillay qui ont décidé d'attaquer leur patron en prud'hommes suite aux 140 licenciements de début 2009. Ou bien le patron met tout simplement la clé sous la porte, et avertit les salariés au dernier moment, comme chez JCR à Souesmes, où les travailleurs n'ont touché leur salaire de janvier qu'après plusieurs semaines et attendaient encore ceux de février et mars.
Chez Demarais, à Montoire, mis en redressement judiciaire en juillet dernier comme les autres usines du groupe, cinq repreneurs voudraient faire leur marché. Ils calculent la rentabilité de la reprise en fonction du nombre de sites et de travailleurs. Pendant ce temps, les licenciés ont dû se battre pour obtenir leur solde de tout compte.
La liste risque encore de s'allonger car d'autres fermetures ou restructurations sont annoncées ou en cours, comme aux Produits Céramiques de Touraine (PCT) à Selles-sur-Cher ou à la Maison de Valérie à Vineuil. PCT fait partie du groupe Sanitec, appartenant lui-même à un fonds de pension, propriété de la richissime famille suédoise Wallenberg. Depuis 1999, tout en bénéficiant des aides publiques, il a supprimé des centaines d'emplois, imposé aux travailleurs baisses de salaire et pertes de jours de RTT. Et maintenant il veut délocaliser en Europe de l'Est, entraînant 118 licenciements.
Quant à la Maison de Valérie, elle fait partie du groupe Pinault-Printemps-Redoute par l'intermédiaire de la filiale Redcats. Cette entreprise va bien, tout comme le groupe qui, malgré une baisse du chiffre d'affaires, a réalisé près de 985 millions de bénéfice et va verser les mêmes dividendes aux actionnaires que l'année précédente. Mais voilà, François-Henri Pinault en veut plus, alors il compte vendre sa filiale Conforama et y englober la Maison de Valérie « allégée », comme il dit, de 110 emplois ! Là aussi, il était question de solutions d'accompagnement et de reclassement si « humaines » que, fin février, les travailleurs ont dû retenir le directeur deux jours pour obtenir des mesures plus décentes en matière de prime de licenciement et congés de reclassement.