Le PS en mal de programme ?08/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2175.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS en mal de programme ?

Au lendemain de la victoire du PS aux élections régionales, Martine Aubry a déclaré qu'avant de se choisir un candidat pour l'élection présidentielle de 2012, il faudrait que le PS se dote d'un programme. Ce serait bien la moindre des choses !

Aux élections, et plus particulièrement à l'élection présidentielle, il est demandé aux électeurs de choisir un candidat et une politique. Il serait en effet normal que les électeurs puissent connaître les mesures que prendrait le (ou la) candidat(e) choisi(e) et, surtout, au service de quel camp il agirait une fois élu, celui des exploiteurs ou celui des exploités. Or la gauche comme la droite donnent une même réponse à cette question. Ils prétendent être au service « des intérêts du pays et de son économie », ce qui est une manière d'éluder la réponse alors que les intérêts des banquiers, des patrons de tout poil sont contradictoires, foncièrement antagonistes, avec les intérêts des travailleurs.

Les dirigeants du PS se gardent bien de préciser ce qu'ils feraient si l'un d'entre eux accédait à la présidence de la République. Selon leurs dires, ils en sont seulement à élaborer un programme, et il faudrait une année pour que les éléphants et les jeunes loups du PS échangent leurs idées, de colloques en conventions, se choisissent le meilleur positionnement, à la façon des starlettes qui cherchent à se faire photographier sous leur meilleur profil, pour participer à la finale de la compétition électorale...

Le PS se donne jusqu'à la fin de l'année 2010 pour arrêter son programme pour l'élection de 2012. Comme s'il était un parti nouveau-né ! Comme s'il n'avait pas gouverné et viendrait d'ouvrir les yeux pour découvrir la société et son économie, pour s'apercevoir qu'il y a la crise et ses conséquences dramatiques pour le monde du travail ! Et ses dirigeants de jouer à s'interroger sur les mesures à prendre, certains se déclarant favorables à la suppression de l'impôt sur la fortune (ISF), d'autres envisageant, avec une fraction de la droite, la suppression du bouclier fiscal, d'autres encore s'interrogeant sur l'opportunité de reculer à nouveau l'âge de la retraite et tous cherchant la meilleure façon de se placer gagnants.

Et on voudrait faire croire aux électeurs, et aux travailleurs, qu'ils auraient la possibilité de choisir des candidats et des politiques en déposant un bulletin dans une urne, un jour donné ! En fait, on ne saurait mieux démontrer qu'avec ces gens-là les élections ressemblent à une partie de bonneteau pour piéger les électeurs.

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