Maroc : La façade est repeinte sur ce qui reste un régime de caserne25/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2156.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : La façade est repeinte sur ce qui reste un régime de caserne

Les autorités marocaines aiment à dire que depuis le règne de Mohamed VI, le régime politique du pays s'est libéralisé. L'appréciation est souvent reprise en France par des commentateurs. En réalité, la monarchie marocaine reste une dictature. Notamment, elle continue de ne reconnaître aucun droit au Sahara occidental où, depuis 1979 qu'il a été absorbé par le Maroc, un combat pour l'indépendance nationale est mené.

Cette situation a été rappelée par l'arrestation, le 8 octobre dernier, de sept militants sahraouis à leur descente d'avion à l'aéroport de Casablanca alors qu'ils revenaient d'une visite dans un camp de réfugiés du sud-ouest de l'Algérie. Parmi les sept militants emprisonnés figure Brahim Dahane, président de l'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l'homme (ASVDH), qui avait déjà été emprisonné et torturé de 1987 à 1991, sous Hassan II. Il a été incarcéré cette fois pour « haute trahison » et devrait être jugé par un tribunal militaire. Lundi 16 novembre, Brahim Dahane a reçu des autorités suédoises un prix attribué chaque année à un militant des droits de l'homme emprisonné.

Dans le même temps, une autre militante sahraouie, Aminatou Haidar, a eu maille à partir avec les autorités marocaines... alors qu'elle revenait de New York où le prix du courage civil venait de lui être remis. Elle a été expulsée vers les Canaries sous prétexte qu'elle avait inscrit sur sa fiche d'entrée au Maroc qu'elle était résidente du Sahara occidental. Le ministre marocain des Affaires étrangères a simplement déclaré qu'elle avait « rejeté sa nationalité marocaine ». Depuis son expulsion, Aminatou Haidar mène une grève de la faim

Dans un discours prononcé le 6 novembre dernier, Mohamed VI a expliqué toute la subtilité du droit à exprimer au Maroc une position contraire à celle du pouvoir : « Notre attachement à un État de droit n'a d'égal que notre refus de l'exploitation détestable des acquis dont jouit notre pays en matière de liberté et de droits humains. » Au Maroc, la liberté et les droits existent, mais il faut en user avec beaucoup de modération. Du côté des autorités françaises, cela ne semble d'ailleurs gêner personne - tout comme c'était déjà le cas à l'époque d'Hassan II.

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