Les menaces de Darcos contre les sans-papiers : Égalité des droits, régularisation !25/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2156.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les menaces de Darcos contre les sans-papiers : Égalité des droits, régularisation !

Le ministre du Travail Xavier Darcos annonce de nouvelles mesures, soi-disant pour lutter contre le travail « au noir ». « On pourra fermer les entreprises qui emploient les sans-papiers », annonce-t-il, tout en indiquant que sa mission « n'est pas d'intervenir dans la question de la régularisation », mais de « vérifier si des entreprises emploient des étrangers sans titre de travail, et de les sanctionner ».

La grève de plus de 5 000 travailleurs sans-papiers de 1 800 entreprises n'est-elle donc pas une preuve suffisante ? Il est flagrant que l'activité économique, des chantiers à l'industrie en passant par la restauration, est due à des travailleurs dont une partie se voient refuser de simples papiers. Darcos prétend avoir besoin d'une « vérification », alors que les organismes chargés de prélever les cotisations des employeurs, les Urssaf, évaluaient en mars 2007 la fraude patronale liée au travail au noir entre 6,2 et 12,4 milliards d'euros, en comptant le préjudice porté à la Sécurité sociale, à l'assurance chômage et à la retraite complémentaire. Selon cette enquête, dans le secteur des hôtels, cafés, restaurants, 30 % des établissements ne font pas de déclaration unique d'embauche, le taux des cotisations de Sécurité sociale éludées serait de l'ordre de 10 %.

Si les propos du ministre étaient autre chose que des paroles hypocrites, il commencerait par sanctionner le gouvernement auquel il appartient, car c'est bien lui qui, en refusant la régularisation des sans-papiers, les contraint au travail au noir. Jusqu'à présent, les salariés non déclarés sont d'emblée exclus de toute régularisation, y compris quand leur employeur s'engage à fournir un contrat de travail. C'est le cas d'une partie des aides à domicile auprès de personnes âgées qui seraient prêtes à cotiser. Mais le gouvernement veut tirer parti d'une situation qu'il crée lui-même, et flatter l'opinion réactionnaire en lançant la police à la chasse à des travailleurs déclarés « clandestins », même s'ils travaillent ici depuis plusieurs années.

Face à cela, les travailleurs sans-papiers ont décidé de se faire entendre par la grève pour demander leur régularisation, et ce ne sont pas les rodomontades de Darcos qui régleront la question. Et c'est toute la classe ouvrière qui a intérêt, avec cette régularisation, à l'égalité des droits entre tous les travailleurs.

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