Dans son rapport 2009 sur l'état de la population mondiale, le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) pointe la croissance démographique comme facteur de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle du monde.

Il insiste en particulier sur les émissions de CO2 par les pays en développement. Les présentant comme « gonflées par la croissance démographique et les progrès de l'aisance », il leur reproche de représenter désormais plus de la moitié du volume total mondial des émissions de CO2. Ainsi, selon le rapport, le Tiers Monde risque de devenir dans l'avenir responsable de la plus grande partie de l'augmentation de ces émissions.

L'Unfpa ajoute que « chaque naissance entraîne non seulement les émissions imputables à ce nouvel être durant tout le cours de sa vie, mais aussi les émissions produites par tous ses descendants »... Certes, chaque être humain, et même le plus démuni d'entre eux, émet du CO2, et cela à chacune de ses expirations ! Faute de pouvoir les empêcher de respirer, il faudrait donc éviter de faire des enfants...

Dans son rapport, l'Unfpa explique que la limitation des naissances permettrait de diminuer de manière significative les émissions de CO2 : il reprend les calculs d'un climatologue américain qui estime que, si le scénario à faible croissance démographique (8 milliards d'humains en 2050) se réalisait plutôt que le scénario moyen (un peu plus de 9 milliards), cela éviterait l'émission de 1 à 2 milliards de tonnes de CO2.

En reprenant à son compte ces chiffres, l'Unfpa essaie-t-il d'obtenir un peu plus de crédits pour la planification familiale dans le monde ? Le fait est que les aides accordées par les pays riches se sont raréfiées ces dernières années, passant de 723 millions de dollars en 1995 à 338 millions en 2007... Mais à trop vouloir convaincre, l'Unfpa en vient à ces arguments malthusiens, accusant la surpopulation d'être responsable des maux de la planète, et non le système économique.